Au Bénin, depuis le 1er décembre 2025, la cheffe Keith Sonon s’est lancée dans un marathon culinaire d’au moins quinze jours. À sa troisième journée, elle affiche une énergie déconcertante. Autour d’elle, un peuple entier veille, chante, danse et prie même sous la pluie pour l’accompagner vers un exploit mondial.
Guinness Records : le Bénin soutient Keith Sonon
Sourire aux lèvres, quelques pas de danse dans son box, gestes précis, allure d’athlète. En observant Keith Sonon, rien ne laisse penser qu’elle approche les 72 heures de cuisine quasi ininterrompue. Pourtant, depuis le 1er décembre, elle est plongée dans ce marathon culinaire qui pourrait offrir au Bénin un record Guinness inédit.
La cheffe, rayonnante et étonnamment sereine, se conforme strictement aux règles de l’organisation qui accorde cinq minutes de pause par heure. Elle choisit d’en faire un cumul pour s’offrir deux heures de repos par jour, le reste du temps étant dédié à dompter les fourneaux. Kassoulé, wassa-wassa, manioc, atassi, haricot, riz et autres recettes du patrimoine béninois défilent déjà, donnant à l’exploit des allures de fête gastronomique.
Au Palais des Congrès de Cotonou, la nuit du 3 au 4 décembre a pris des allures de veillée populaire, portée par une foule compacte et chaleureuse. Chanteurs comme Axel Merryl et Manzor, danseurs, humoristes, influenceurs, simples curieux et fidèles supporters se sont relayés pour maintenir une ambiance électrique.
Le DJ a transformé la place en grande piste où les danseurs ont improvisé un gan-gan endiablé que la pluie, tombée sans prévenir, n’a pas réussi à interrompre. À deux heures du matin, alors que beaucoup auraient déserté, le public béninois chantait encore l’hymne national, les voix un peu tremblantes mais la détermination intacte. Un moment rare, presque solennel, qui a donné un supplément d’âme à cette aventure collective.
Le soutien d’un peuple debout
Les témoignages recueillis par l’équipe d’Africaho montrent combien l’initiative dépasse la simple performance culinaire. Patrik Lamidi, par exemple, raconte : « Je viens ici depuis lundi, et je n’ai mangé qu’une seule fois, du cassoulet. Je ne viens pas pour la nourriture, je viens soutenir mon amazone. » Yvette, elle, savoure autant l’exploit que l’ambiance festive : « Ça sent déjà la fin d’année. On danse, on rit, et la vie est courte, alors il faut profiter. »
Un autre participant confie : « Si tu viens en te disant que tu vas forcément manger ce que Keith prépare, tu risques d’être déçu. Le monde est trop nombreux. Elle fait des centaines d’emportés, mais ça ne suffit jamais. Ce qui compte, c’est que tout le Bénin est derrière elle. L’objectif sera atteint. » Dans la foule, malgré la fatigue, c’est cette conviction qui circule.
Faut-il le souligner, un record Guinness ne se tente pas à la légère, car chaque performance doit respecter un protocole strict, qu’il s’agisse de sport, de culture ou de cuisine. Mais dans une interview accordée précédemment à Africaho, Keith Sonon expliquait que « depuis 2023, j’ai eu le temps de mûrir l’idée, de m’entraîner seule avant même d’aller voir les coachs » Commencé le 1er décembre, ce marathon pourrait durer deux semaines ou davantage.