À Madagascar, un coup d’Etat militaire emporte le président Rajoelina

Mohamed Fousso
4 min
Le colonel Michael Randrianirina (au centre), chef de l’unité militaire CAPSAT, devant le palais présidentiel, annonce la prise du pouvoir à Antananarivo, le 14 octobre 2025. © Luis TATO / AFP

Un groupe de militaires malgaches a annoncé ce mardi, avoir pris le pouvoir quelques heures après que l’Assemblée nationale annoncé la destitution du président Andry Rajoelina, actuellement en fuite à l’étranger.

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Coup d’Etat militaire à Madagascar : Andry Rajoelina perd le pouvoir

Un coup de force militaire depuis le palais présidentiel à Madagascar. C’est depuis le palais d’Iavoloha, siège de la présidence, que le colonel Michael Randrianirina, entouré d’autres officiers du Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat), a fait sa déclaration solennelle. Diffusée en direct à la télévision nationale, l’annonce vient ainsi acter un nouvel épisode dans la crise qui secoue le pays depuis trois semaines.

« On va prendre le pouvoir à partir d’aujourd’hui et on dissout le Sénat et la Haute Cour constitutionnelle, a déclaré le colonel Randrianirina. L’Assemblée nationale, on la laisse continuer à travailler », a-t-il déclaré selon un article de Jeune Afrique publié dans cette journée du mardi. Le Colonel annonce également la dissolution de la commission électorale.

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Selon JA, le colonel Randrianirina est l’une des figures montantes de l’appareil militaire malgache. C’est lui qui, le 11 octobre, avait rallié les manifestants de la Gen Z, transformant un mouvement citoyen en une véritable insurrection militaire.

L’Assemblée renverse Rajoelina, le président riposte à distance

Quelques heures avant cette annonce, l’Assemblée nationale avait voté une motion d’empêchement à l’encontre du président Andry Rajoelina, pour « abandon de poste ». Sur les 163 députés, 130 ont voté pour sa destitution, soit bien au-delà de la majorité qualifiée des deux tiers, précise JA. Une décision qui est d’ailleurs sans précédent depuis le retour à l’ordre constitutionnel en 2014.

Andry Rajoelina lui,  avait publié un décret de dissolution du Parlement tôt dans la matinée, depuis l’étranger, via la page Facebook officielle de la présidence. Un acte immédiatement jugé illégal par les parlementaires et par une partie des juristes du pays.

Un président isolé, une transition incertaine

Contesté dans la rue, lâché par une partie de l’armée, Andry Rajoelina apparaît aujourd’hui totalement isolé. Selon plusieurs sources diplomatiques, il se trouverait toujours hors du territoire, après avoir été exfiltré par un avion militaire français à la suite d’une tentative d’assassinat présumée fin septembre.

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Dans un communiqué diffusé dans la matinée, la présidence a dénoncé le vote des députés comme « dépourvu de toute base légale », tandis que l’opposition accuse le chef de l’État d’avoir « violé la Constitution » en dissolvant l’Assemblée.

À Antananarivo, la tension reste vive. L’armée, désormais divisée, contrôle plusieurs bâtiments officiels tandis que les partisans de la Gen Z célèbrent ce qu’ils présentent comme une « victoire du peuple ». Aucune précision n’a encore été donnée sur la structure de commandement ou sur la transition politique envisagée par les militaires.

La Haute Cour constitutionnelle, que les putschistes affirment avoir dissoute, devait encore valider formellement la destitution du chef de l’État. C’est ce qui est attendu à ce stade de cette actualité dans le pays.

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