Accusée d’héberger des dissidents Burkinabé, la Côte d’Ivoire répond à Ibrahim Traoré

Casimir Vodjo
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Les présidents Alassane Ouattara et Ibrahim Traoré

Alors que le Burkina Faso évoque une tentative de coup d’État impliquant des fugitifs présumés réfugiés en Côte d’Ivoire, le gouvernement ivoirien oppose un démenti catégorique. Abidjan dénonce des allégations sans fondement et réaffirme son engagement pour une coopération sécuritaire renforcée avec Ouagadougou.

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Le climat diplomatique entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso connaît un nouveau regain de tension. Réuni en Conseil des ministres le mercredi 23 avril, le gouvernement ivoirien a réagi avec fermeté aux récentes accusations burkinabè impliquant des ressortissants burkinabè en fuite en Côte d’Ivoire dans une présumée tentative de déstabilisation de Ouagadougou.

Interpellé à ce sujet, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a vivement critiqué ce qu’il considère comme une série d’allégations infondées. « Je ne sais plus à la combientième accusation on est. J’attends encore les preuves de la dernière accusation. Peut-être qu’il y en aura d’autres. Je n’ai pas de commentaire à faire. Parfois, surtout quand on a la tête d’un pays, il faut être sérieux », a-t-il déclaré, manifestement agacé.

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Cette sortie fait suite à l’annonce, deux jours plus tôt, par les autorités burkinabè, d’une tentative de coup d’État impliquant plusieurs militaires, dont certains auraient, selon le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana, trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Ouagadougou évoque même une coordination extérieure du projet, supposément active à Abidjan.

Abidjan s’inscrit en faux

Face à ces soupçons, Abidjan s’inscrit en faux. Le gouvernement ivoirien rappelle qu’il a, à plusieurs reprises, exprimé sa volonté de renforcer la coopération sécuritaire avec le Burkina Faso, notamment pour contrer la menace djihadiste dans les zones frontalières. En février dernier, le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, avait proposé la mise en place de patrouilles mixtes entre les deux armées. Une initiative saluée mais restée sans suite concrète, selon la partie ivoirienne.

« Cela permettrait à la Côte d’Ivoire de nettoyer le Nord ivoirien et au Burkina le Sud », avait souligné le ministre qui a déploré l’inertie observée malgré des assurances répétées de la part de Ouagadougou. Il avait également rappelé que la dernière opération conjointe entre les forces ivoiriennes et burkinabè remontait à 2021.

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Pour Abidjan, l’heure est à la retenue et à la concertation. Les autorités ivoiriennes insistent sur les liens profonds entre les deux pays, qu’ils soient historiques, culturels ou humains. « La Côte d’Ivoire ne peut pas se fâcher avec le Burkina, vice-versa », a résumé le ministre de la Défense, appelant au dialogue pour préserver la stabilité régionale.

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Journaliste expérimenté originaire du Bénin, Kpenou Casimir Vodjo évolue dans le paysage médiatique depuis 2018. Titulaire d'une licence professionnelle en journalisme, il a commencé sa carrière en tant que stagiaire à BENIN WEB TV, un média en ligne influent dans son pays. Animé par une passion inébranlable pour l'information et une ambition affirmée, il a gravi les échelons, passant de stagiaire à journaliste rédacteur et animateur. En 2019, il accède au poste de Chef du Desk International, où il affine son expertise sur les questions internationales. Quatre ans plus tard, en 2023, il est désigné représentant de BENIN WEB TV au Niger. Actuellement Rédacteur en Chef d'Africaho, l'un des principaux médias en ligne du Bénin, Casimir Vodjo a également collaboré avec plusieurs organes de presse internationaux, notamment ActuNiger, Benbere et L'Œil du Sahara. Son engagement envers la véracité de l'information l'a conduit à se spécialiser dans la vérification des faits ( fact-checking), une expertise acquise à travers une formation de Code for Africa. Il est membre actif de l'African Fact-Checking Alliance, le plus grand réseau africain de vérification des faits, et fait partie de la communauté Wikipédien en Résidence (WiR) pour l'Afrique francophone et a publié plusieurs articles de fact-checking référencés. Fidèle à ses valeurs, il reste déterminé à promouvoir l'intégrité journalistique et à garantir une information fiable et vérifiée au service du public.
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