Affaire CEA au Bénin : un pasteur devant la CRIET pour avoir enrôlé 35 fidèles sur la plateforme

Narcisse Aberekere
3 min
CRIET

Un pasteur a comparu devant la CRIET dans le cadre du dossier lié à la plateforme numérique CEA, désormais suspendue. Il est accusé d’avoir orienté plusieurs de ses fidèles vers ce système de placement, aujourd’hui au centre de nombreuses plaintes.

Ad imageAd image

Plateforme CEA : des fidèles dénoncent leur pasteur devant la CRIET

La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a examiné, mardi 2 décembre 2025, un nouveau volet du dossier CEA, cette plateforme de placement d’argent dont la brusque interruption d’activité a laissé plusieurs Béninois dans la confusion. Selon les informations rapportées par Banouto, l’affaire concerne cette fois un pasteur accusé d’avoir encouragé au moins 35 de ses fidèles à investir dans ce système illégal.

CEA fonctionnait sur le même modèle que plusieurs plateformes qui ont déjà défrayé la chronique au Bénin, telles que Cameo Shell ou Liyeplimal crypto. Elle promettait aux internautes des gains rapides, accessibles à partir d’un premier dépôt de 10 000 francs CFA. Les retours devaient, en théorie, être disponibles après un délai déterminé. Mais comme souvent dans ce type de montage, l’activité s’est brutalement arrêtée, laissant les utilisateurs dans l’impossibilité de retirer leurs fonds.

Lire aussi :  Conseil des ministres au Bénin : les grandes décisions du 03 décembre 2025

Face à la multiplication des plaintes, le parquet spécial de la CRIET a ordonné la suspension de CEA. La représentante du ministère public a confirmé cette décision en audience, précisant que les premiers signalements concernaient directement le pasteur mis en cause.

À la barre, l’homme de Dieu a plaidé non coupable. Il soutient n’être ni responsable de la plateforme ni associé à ses opérateurs. La Cour l’a interrogé sur les raisons qui l’ont poussé à diffuser le lien d’inscription à ses fidèles. Le prévenu a affirmé qu’il avait lui-même reçu cette invitation et qu’il ignorait l’identité de son expéditeur.

La Cour, sceptique, a interrogé la cohérence de cette démarche avec son statut religieux. Le président de séance s’est notamment demandé quel responsable spirituel pourrait promouvoir à ses fidèles une activité promettant de « l’argent facile ».

Après un premier échange entre les parties, le dossier a été renvoyé au 20 janvier 2026 pour la poursuite des débats. Le pasteur reste poursuivi pour « escroquerie via internet », une infraction prévue par le code pénal béninois, en attendant la suite de la procédure.

Partager cet articles
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *