Accusés du présumé assassinat de Pierre Urbain Dangnivo, Codjo Cossi Alofa et Donatien Amoussou seront à nouveau entendus par le tribunal de Cotonou le 26 août 2025. Le dossier, complexe et sensible, est resté sans verdict depuis 2010.
Affaire Dangnivo : le procès reprend après des années de zones d’ombre
Le tribunal de première instance de Cotonou rouvre ce 26 août, le procès de Codjo Cossi Alofa et Donatien Amoussou selon Le Matinal. Ils sont accusés d’avoir participé à l’enlèvement et à l’assassinat de Pierre Urbain Dangnivo. Les deux hommes comparaîtront à nouveau, après plusieurs années de détention préventive et une série de suspensions judiciaires.
L’affaire remonte au 17 août 2010, jour de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, cadre du ministère des Finances et membre du Parti social-démocrate, alors dans l’opposition. Le 27 septembre 2010, un corps est exhumé à Womey dans la commune d’Abomey-Calavi, mais la famille du disparu, à travers son frère Grégoire Dangnivo, rejette l’authenticité du corps, dénonçant « un montage d’État ».
L’opposition, les syndicats et les parents du disparu accusent l’État
L’affaire prend vite une dimension politique. L’opposition, les syndicats et les parents du disparu accusent l’État de l’avoir éliminé pour avoir révélé plusieurs scandales financiers. Ils refusent les analyses ADN proposées par les autorités. Codjo Alofa, présenté comme un charlatan, est arrêté avec Donatien Amoussou. Le 3 février 2015, Alofa s’évade de prison, à la veille de son procès.
Mais il est arrêté un mois plus tard à Lomé, le 15 mars 2015, puis extradé au Bénin. Le procès reprend le 23 août 2018. Les deux accusés reviennent sur leurs aveux de 2011, les qualifient de faux, et accusent des hauts responsables de leur avoir promis une somme importante d’argent pour endosser le crime. Ces révélations ont été rejetées.
Le 23 janvier 2020, la Cour constitutionnelle reconnaît que la durée excessive de la détention viole le droit à un procès équitable. Malgré cela, le procès ne reprend qu’en mars 2025. Ce 26 août, les accusés reviendront à la barre. Ainsi, l’on se demande si, pour les familles, les avocats et l’opinion publique, ce nouveau rendez-vous judiciaire représenterait un espoir de vérité et de justice ?