Après 15 ans de mystère, l’affaire Pierre Urbain Dangnivo refait surface devant la justice béninoise. Du 11 au 14 mars 2025, le tribunal de première instance de première classe de Cotonou tiendra une session criminelle pour examiner ce dossier marqué par des doutes persistants. Témoin clé, le syndicaliste Laurent Metognon s’exprime sur cette disparition inexpliquée.
Au Bénin, l’affaire de Pierre Urbain Dangnivo, reste un mystère toujours non élucidé. En effet, l’ancien cadre du ministère des finances a disparu le 17 août 2010 après avoir quitté son bureau et rendu visite à son épouse. Depuis, aucune trace de lui ni de son véhicule.
“ Nous sommes toujours dans l’attente”, confie d’abord Laurent Metognon dans une interview accordée à Bip Radio. Ensuite, l’ancien syndicaliste souligne que ce procès qui s’ouvre, apportera peut-être des réponses. Alors que, les premières enquêtes avaient conduit à l’arrestation d’un certain Kossi Kodjo Alofa, présenté comme l’assassin présumé.
Cependant, ce dernier s’était rétracté après avoir initialement avoué. “Lors du premier procès, des baffles avaient été placés jusque sur la voie pour que tout le monde suive en direct. Plus tard, un autre procès a eu lieu où Alofa a nié être le meurtrier”, rappelle Metognon, ex-Secrétaire général de la Fésyntra-Finance et membre influent du Front pour le sursaut patriotique (Fsp)
Des contradictions troublantes
Des tests ADN avaient été réalisés pour identifier un corps retrouvé en état de putréfaction avancée. Mais pour Metognon, “il y a de quoi se poser des questions”. Ainsi, il s’est interrogé sur la rapidité de la décomposition et rappelle que la famille elle-même a contesté ces résultats. “La famille a affirmé que ce n’était pas leur frère”, précise -t-il.
Autre élément troublant, Alofa, présenté comme le principal suspect, était en détention au moment de la disparition de Dangnivo. “Trois jours avant la disparition, il était détenu au commissariat de Godomey pour vol d’engins. Il s’est évadé et a été retrouvé à Womè, là où le corps a été exhumé”, indique l’ancien du PCB.
Clarifier les zones d’ombre
Laurent Metognon espère que ce procès permettra de clarifier ces zones d’ombre. “Seuls les ravisseurs savent ce qui s’est réellement passé”, insiste-t-il. Laurent Metognon rappelle que, malgré les procès successifs, “l’un des avocats les plus engagés sur ce dossier, Maître Sambao est décédé, tout comme certains enquêteurs clés”. Pour la famille, cette audience est déterminante. “Ils vivent toujours dans l’attente, espérant que, même diminué, même fou, il revienne un jour”, confie Metognon.