Carlos Adohouannon, l’ex-régisseur de la Direction générale des Impôts (DGI), a pris la parole lors de la première session criminelle à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme mardi 21 janvier 2025. Il a révélé des détails saisissants sur la disparition des 4 milliards FCFA et dénoncé l’implication de ses supérieurs.
Le procès de l’affaire de la disparition de 4 milliards FCFA s’est poursuivi devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) le mardi 21 janvier 2025. Après la déposition de Lambert Gustave Ablet, ex-directeur général des ressources de la DGI, c’est au tour de Carlos Adohouannon, l’ex-régisseur, de présenter sa version des faits.
D’abord, il a expliqué sa prise de fonction en janvier 2017 et son rôle dans la gestion des fonds, soulignant qu’il avait travaillé avec l’ancien régisseur durant le dernier semestre de 2016. Ensuite, concernant la gestion des fonds disparus, selon Libre Express, Carlos Carlos Adohouannon a déclaré : “Ce n’est pas qu’on n’a pas retrouvé, ce n’est pas que ça a disparu. Mais ce qu’il s’est passé, c’est une situation qui a conduit à cet état de choses”
Les explications de Carlos Adohouannon
Car, selon l’ancien responsable de la DGI, les fonds étaient collectés et déposés sur un compte destiné au FSE, mais des changements législatifs sur les prélèvements à la source en 2018 ont perturbé la procédure. Cette situation a conduit à des confusions, et des fonds ont été gardés sans être correctement enregistrés.
Adohouannon a révélé qu’en 2019, il avait pris la décision de ne plus enregistrer certains recouvrements et de remettre de l’argent à ses supérieurs pour le rapatriement des fonds. “J’ai marqué un refus catégorique à enregistrer les entrées concernant les recouvrements à mon niveau”. Il a également évoqué une rencontre avec le DGI et le ministre des Finances au cours de laquelle ils avaient décidé de transférer une partie des fonds, une opération qu’il a trouvée suspecte. “Je n’ai pas voulu être associé au rapatriement, car on m’a dit que la destination des fonds était inconnue”.
Finalement, l’ex-régisseur a dénoncé une pression constante de ses supérieurs, notamment le Directeur général des ressources (DGR), et a affirmé avoir pris la fuite pour échapper à une situation qui, selon lui, ressemblait à un complot. “Très tôt, j’ai compris qu’il y a un complot qui se tramait et j’ai disparu”. Il a ajouté que sa fuite n’était pas préméditée, mais qu’il était pris dans une situation de plus en plus tendue.
Le témoignage de Carlos Adohouannon a mis en lumière des pratiques douteuses au sein de la DGI et a renforcé les soupçons sur la gestion opaque des fonds publics. L’enquête sur la disparition des 4 milliards FCFA continue de soulever des questions cruciales sur la transparence et la responsabilité des responsables publics dans la gestion des finances de l’État.