Dans une déclaration rendue publique, l’acteur politique béninois Daniel Edah invite le gouvernement à faire la lumière sur les conditions de l’arrestation et de la présentation de Comlan Hugues Sossoukpè devant la CRIET. Sans se prononcer sur le fond de l’affaire, il plaide pour une justice respectueuse des droits humains et exempte de tout soupçon d’arbitraire.
L’interpellation récente de Comlan Hugues Sossoukpè, présenté devant le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), continue de susciter des interrogations dans l’opinion publique. Parmi les voix qui s’élèvent, celle de Daniel Edah, président du mouvement » Nous le Ferons « , se distingue par son appel au respect scrupuleux de l’État de droit et à la transparence dans la gestion de cette affaire sensible.
Dans un message publié ce mercredi, Daniel Edah déclare ne pas vouloir se prononcer sur les charges retenues contre M. Sossoukpè. Cependant, il dit s’interroger légitimement sur la régularité de l’arrestation de ce dernier et sur les conditions de son retour sur le territoire béninois, laissant entendre qu’un certain flou entoure cette opération.
Pour lui, la stabilité sociale, la prospérité économique et l’attractivité du Bénin, notamment pour les investisseurs, ne peuvent aller sans une justice impartiale et crédible. « Il ne saurait y avoir de justice sans un respect rigoureux des droits humains des personnes mises en cause », écrit-il, ajoutant qu’une procédure judiciaire entachée de violations constitue en elle-même une injustice.
Daniel Edah insiste aussi sur la nécessité d’une justice exemplaire, indépendante de toute influence politique ou règlement de compte. Il en appelle à un dépassement des querelles personnelles et à une dynamique de réconciliation entre les fils et filles du Bénin, condition, selon lui, d’un véritable rassemblement national.
Les charges retenues contre Hugues Sossoukpè
Auditionné le lundi 14 juillet, le journaliste est officiellement placé sous mandat de dépôt après son interpellation à Abidjan et son extradition a Cotonou. Il est poursuivi pour « incitation à la haine et à la violence, harcèlement par voie électronique, incitation à la rébellion et apologie du terrorisme » selon Me Aboubacar Baparapé, un des conseils du journaliste. De graves accusations passibles de plusieurs années de prison. Comlan Sossoukpè dont les conditions d’arrestation en Côte d’Ivoire et d’extradition au Bénin restent floues, s’est présenté à son audition comme un citoyen togolais.
Rappelons que la CRIET a rejeté la demande de mise en liberté de Hugues Sossoukpè, le dossier a été renvoyé en instruction et le journaliste est retourné en prison en attendant la date de son procès.