Le député français Herbert Julien-Laferrière risque de voir son immunité parlementaire levée d’ici peu. Pour cause, Herbert Julien-Laferrière est subodoré de “trafic d’influence et de corruption”, sur de nombreux dossiers. Parmi ces dossiers, figure un (01) du Bénin. Il s’agit précisément des cas de l’arrestation et d’emprisonnement de l’opposante béninoise Reckya Madougou et du constitutionnaliste Joël Aïvo.
En effet, selon 24 h au Bénin, à travers une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron, Herbert Julien-Laferrière et 75 autres élus selon plusieurs sources, ont évoqué en juillet 2022, l’arrestation des opposants Reckya Madougou et Joël Aïvo condamnés respectivement à 20 et 10 ans de prison ferme par la justice béninoise.
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Le chef d’accusation porté sur Herbert Julien-Laferrière
Dans ce dossier, des parlementaires français ont soutenu que, l’arrestation et l’emprisonnement de ces leaders de l’opposition béninoise constitue des « dérives autoritaires du gouvernement » du Président Patrice Talon. Les élus du peuple avaient pour autant critiqué la détention de ces deux personnes en qualifiant « d’indignes et de dégradantes » leur condition de détention. Par ailleurs, ils dénoncent la procédure « des deux parodies de procès tenus en une seule journée et où aucune preuve n’a été fournie par la justice ».
Selon notre source d’information, en contact avec le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, Herbert Julien-Laferrière “serait rémunéré par ce dernier dans le dossier du Bénin relatif à la détention de l’opposante Reckya Madougou”.
Cependant, une demande de levée d’immunité du député français a été reçue mercredi 22 mai 2024 dernier. Pour l’heure, la demande est en cours de traitement à la direction des affaires criminelles et des grâces du ministère français de la justice. Elle sera transférée au Parlement français pour examen.
Quid de Reckya Madougou
Candidate du plus grand parti de l’opposition béninoise « Les Démocrates », de Boni Yayi, Reckya Madougou a vu sa candidature rejetée au gré de nouvelles dispositions constitutionnelles. Cela lors de l’élection présidentielle de 2021 au Bénin.
D’ailleurs, elle est arrêtée le 3 mars 2021 sur des accusations “d’association de malfaiteurs et terrorisme”. Une accusation que l’opposition et le juge initialement chargé de l’affaire dénoncent comme une “mesure politique arbitraire”. Incarcérée depuis cette date dans des conditions très strictes, elle est condamnée à 20 ans de prison le 11 décembre 2021.