Affaire “Steve Amoussou” au Bénin : le Togo dénonce une violation du droit international

Loan Tamin
Lecture : 4 min
Faure Gnassingbé et Patrice Talon.

Les autorités togolaises ont réagi à l’arrestation du cyberactiviste Steve Amoussou, plus connu sur les réseaux sociaux sous l’appellation “Frère Hounvi”. Dans une déclaration lue dimanche 25 août 2024, Talaka Mawama, Procureur de la République a porté des accusations de violation du droit international à l’encontre des autorités béninoises.

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Une crise diplomatique menace visiblement le Togo et le Bénin. Dans l’affaire dite “Frère Hounvi” qui secoue les réseaux sociaux et l’opinion publique depuis la nuit du lundi 12 août dernier, les autorités togolaises ont fait dimanche, une première déclaration officielle, relevant plusieurs détails de l’arrestation du cyberactiviste béninois.

« Le lundi 12 août 2024, aux environs 20h21, M. Steve Amoussou de nationalité béninoise a été enlevé à Lomé au quartier Adidogomé et conduit vers une destination inconnue par des individus non identifiés. En effet, alors que le susnommé, établi au Togo depuis plusieurs années, est sorti de l’immeuble où il habitait pour une course, il a été appréhendé, non loin de là, par quatre individus qui, visiblement, y étaient en affût. De force, ces individus l’ont embarqué dans un véhicule d’immatriculation béninoise puis ont roulé en direction de la frontière togolaise du côté est. », renseigne dans un premier temps, le Procureur.

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Talaka Mawama précise que la présente arrestation : « a été l’œuvre de quatre personnes de nationalité béninoise aidées par deux autres personnes dont l’une de nationalité béninoise et l’autre de nationalité togolaise ». Il s’agit entre autres de Ouanilo Jérôme Medegan, Géraud Gbaguidi, Gimmy Gnandaho, etc.


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Ces faits commis sur le territoire togolais en violation flagrante du droit international et des règles en matière de coopération pénale internationale s’analysent en l’incrimination d’enlèvement ou séquestration au sens des articles 283 et 284 du nouveau code pénal.

Talaka Mawama

L’écho au Bénin

Au Bénin, pays d’origine de l’activiste qui bénéficie d’un statut de réfugié politique au Togo, l’affaire est fortement critiquée par les forces d’opposition. On retrouve d’ailleurs, à leur tête, Les Démocrates, parti principal d’opposition au régime du président Patrice Talon. En effet, à travers une série de questions adressées à l’exécutif, Eric Houndété, député du parti dirigé par Boni Yayi a interpellé le gouvernement sur l’arrestation de Steve Amoussou dans les conditions évoquées par Me Aboubakar Baparapé, avocat du cyberactiviste. « Cet acte du gouvernement, au regard des instruments normatifs internationalement reconnus en la matière, suscite des inquiétudes et de graves interrogations », a-t-il martelé.

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Le silence des autorités

Malgré l’émission de mandats d’arrêt internationaux contre leurs ressortissants et les dénonciations de violation du droit international, les autorités béninoises n’ont, à ce jour, fait aucune déclaration officielle sur l’affaire. Ce silence intrigue et suscite des spéculations concernant une éventuelle complicité ou des négociations en cours en coulisses. Pendant ce temps, Steve Amoussou, actuellement détenu au Bénin, attend son procès prévu pour le 7 octobre 2024. Accusé de harcèlement en ligne, de diffusion de fausses nouvelles et de provocation à la rébellion, il nie avec vigueur être le célèbre « Frère Hounvi ».

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