Luanda, la capitale angolaise est secouée depuis lundi 28 juillet 2025, par de violentes manifestations orchestrées suite à la hausse des prix du carburant. Pillages, affrontements et répression policière ont déjà fait au moins cinq morts.
À Luanda, une grève tourne à l’émeute
C’est un mouvement d’humeur qui vire au drame à Luanda. Depuis lundi 28 juillet, la capitale angolaise est en proie avec de violentes émeutes en marge d’un mouvement de grève lancé par les conducteurs de taxis. Une mobilisation qui vise à protester contre la hausse du prix du carburant. En deux jours, les heurts ont fait au moins cinq morts, selon un bilan provisoire communiqué par la police cité par RFI.
L’augmentation du prix de l’essence subventionnée, passée de 300 à 400 kwanzas le litre (soit de 0,33 à 0,43 dollar) depuis le 1er juillet, a provoqué une vague d’indignation dans un pays où le pouvoir d’achat reste très faible. Malgré les appels au calme, les manifestations ont rapidement dégénéré.
Des commerces vandalisés
À Luanda, des dizaines de commerces ont été vandalisés et pillés. Des véhicules privés et publics ont été endommagés. Lors d’un point de presse tenu mardi soir, le porte-parole de la police, Mateus Rodrigues, a annoncé que « 1 214 suspects » avaient été arrêtés. Il a précisé que ce chiffre pourrait encore augmenter « au fur et à mesure que les enquêtes se poursuivent », rapporte le média français.
Face à l’ampleur des violences, le syndicat des chauffeurs de taxis a tenu à se désolidariser des débordements. Son dirigeant, Geraldo Wanga, a condamné les actes de destruction. Il a nié l’implication de ses membres et dénoncé au passage l’arrestation « arbitraire » de certains d’entre eux, accusés à tort selon lui « d’incitation à la violence ».
Cependant, le climat reste tendu. La grève de trois jours continue et la tension ne faiblit pas dans les rues de la capitale. De nombreux commerçants, voient leur travail ruiné. « Les jeunes ne cherchent pas à savoir si telle ou telle boutique appartient à un Angolais, à un Guinéen ou à qui que ce soit. Quand ils trouvent l’opportunité de piller, ils n’hésitent pas, malgré la présence de la police ! » , a par ailleurs, témoigné un Guinéen résident à Luanda.