Après les attaques meurtrières du 8 janvier et du 17 avril, la lutte contre le djihadisme reste plus que jamais au cœur des préoccupations nationales au Bénin. Invité ce mardi, sur l’émission « Bonjour le Bénin » de la SRTB, le porte-parole de l’armée béninoise, le Lieutenant-Colonel Ebenezer Honfoga, est revenu sur la situation dans le nord du pays et réaffirmé la détermination de l’armée à en découdre avec le terrorisme.
Le Bénin a été durement frappé par deux attaques successives au nord du pays, d’abord le 8 janvier, puis le 17 avril, dans la zone du parc W et au point triple, à la frontière entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. Le bilan de la dernière attaque, désormais stabilisé, fait état de 54 soldats tombés.
De retour – ou plutôt toujours présent – sur le terrain, le Lieutenant-Colonel Honfoga est chargé des opérations aériennes dans cette guerre contre l’extrémisme. Il rappelle l’importance du moral des troupes : « Oui, nous avons subi une attaque violente, mais tel un roseau, nous plions, nous ne rompons pas ». Malgré les pertes, il assure que l’armée reste debout et déterminée.
Interrogé sur la zone sensible du point triple, il précise : « C’est un nœud territorial stratégique. L’ennemi vient de l’extérieur, frappe nos positions et se replie aussitôt dans les pays voisins. Nous faisons face à un adversaire qui n’agit pas depuis l’intérieur de nos terres mais qui exploite les frontières poreuses pour nous atteindre ».
Le Lieutenant-Colonel Honfoga clarifie le bilan des attaques
La question de la communication officielle autour du bilan des pertes a également été abordée. Le porte-parole a tenu à clarifier les circonstances dans lesquelles le chiffre initial de huit morts avait été annoncé : « L’attaque s’est déroulée sur deux positions. Lors de la reprise de la première, nous avons retrouvé huit corps. Le combat s’est poursuivi plusieurs jours avant que nous puissions accéder au second point et faire un décompte complet ». Il défend une communication « cohérente et prudente », dans un contexte particulièrement mouvant.
L’officier a conclu son intervention en rendant un hommage à ses camarades tombés, tout en assurant que leur sacrifice redouble l’engagement de l’armée à défendre le territoire. « Leur mémoire nous donne la force de continuer. Nous sommes déterminés à en finir avec cette menace. ».
Pour rappel, les attaques du 17 avril 2025 ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), lié à al-Qaïda. Ce n’est pas sa première revendication au Bénin. Début janvier, 28 militaires béninois avaient été tués au nord, dans une attaque revendiquée par le GSIM.