La France prend le contre pieds des déclarations du Burkina Faso sur la présence supposée de bases militaires françaises au Bénin. Invité samedi 13 juillet dernier sur la chaine TVC, Marc Vizy, ambassadeur de France au pays dirigé par le président Patrice Talon a clairement rejeté les propos du Capitaine Ibrahim Traoré, le jeudi 11 juillet dernier à Ouagadougou. « Personne ne viendra nous dire qu’au Bénin il n’y a pas de base française dirigée contre nous », avait d’ailleurs martelé le président de la transition burkinabè.
L’ambassadeur relève en effet, qu’il n’existe aucune base militaire française au Bénin. Il a précisé que la coopération militaire entre les deux pays ne prend pas la même forme que dans d’autres nations francophones comme : « Par exemple en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Gabon, il y a des implantations militaires françaises qui sont des bases françaises avec des terrains dédiés et des militaires français qui sont là en autonomie », précise-t-il. Au Bénin, rectifie-t-il, les relations militaires avec la France se manifestent principalement à travers des formations ponctuelles.
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Ces formations, ajoute le diplomate sont dispensées par des militaires, policiers ou pompiers français, souvent en petits groupes de deux à douze personnes, et sont conçues pour renforcer les capacités des forces béninoises pendant des périodes qui n’excèdent généralement pas quinze jours. Chaque année, plusieurs dizaines de ces sessions sont organisées.
Marc Vizy fait également savoir que la coopération inclut la cession gratuite de matériel militaire pour soutenir les efforts du Bénin en matière de sécurité. Les échanges de renseignements, particulièrement dans la lutte contre le terrorisme, représentent également un volet important de la coopération. Il a par ailleurs mentionné l’existence d’un centre de formation au déminage situé à Ouidah, établi en partenariat avec le gouvernement béninois. Ce centre bénéficie de l’expertise militaire française pour former les forces locales.
L’ambassadeur a réaffirmé que la coopération militaire entre la France et le Bénin repose sur des partenariats spécifiques et n’inclut pas de présence militaire permanente sur le sol béninois.
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C’est l’hôpital qui se moque de la charité
Wilfried Léandre Houngbédji
La réaction du gouvernement béninois
Avant l’Ambassadeur de France, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement béninois avait déjà une réplique aux autorités militaires au pouvoir au Burkina Faso. « C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Les attaques terroristes enregistrées par le Bénin à ce jour, dont la grande majorité a été déjouée par nos Forces de défense et de sécurité, sont l’œuvre de gens venant de l’autre côté de nos frontières avec le Burkina-Faso et le Niger. » , avait-il écrit dans la soirée du jeudi dans un message sur page Facebook.
Le Bénin a notamment déploré qu’ « après le Niger, c’est au tour du Burkina-Faso d’emboucher cette trompette nauséeuse de désinformation qui alimente non le patriotisme, mais plutôt la rancœur des populations et menace à terme la coexistence pacifique des peuples. »