Au Mali et au Burkina, des vidéos de “soldats cannibales” enflent la polémique

Mohamed Fousso
Lecture : 4 min
Des soldats de la FaMa sur des champs de tirs.

Le Mali et le Burkina Faso sont depuis quelques jours, le théâtre de scènes effroyables filmées dans des vidéos où l’on voit des soldats s’adonnant à des pratiques cannibales. Le 16 juillet dernier au Mali, une première vidéo qui sera suivie d’autres provenant cette fois-ci du Burkina Faso et montrant pratiquement les mêmes scènes enflent la polémique.

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Que se passe-t-il au Mali et Burkina Faso ? Des vidéos montrant des soldats entrain d’éventrer des cadavres choquent la toile. Deux vidéos publiées les 16 et 19 juillet 2024 montrent en effet, des soldats s’adonner à des pratiques cannibales. Dans l’une des vidéos, plusieurs médias locaux citent des militaires en uniforme, annoncer non seulement qu’ils comptaient manger le foie de leur victime, mais en passant en effet à l’acte. « On les voit cuisiner des organes, emballer un doigt dans du papier aluminium en guise de souvenir », rapporte RFI.

Leurs uniformes sont aussi plus visibles, un t-shirt notamment, accréditant le fait que les soldats présents appartiennent au régiment des commandos parachutistes (RCP) présents en juin 2022 à Sokolo, cercle de Niono, dans le centre du Mali, précise le média français. La semaine dernière, plusieurs sources sécuritaires et civiles avaient déjà avancé cette hypothèse. Une source sécuritaire malienne avait également affirmé que d’autres cas similaires avaient été rapportés à la hiérarchie, sans préciser davantage.

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Des soldats burkinabè  

Sur le cas du Burkina Faso, les indignations sont encore plus insistantes. En effet, plusieurs vidéos ont été mises en circulation ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Aucune certitude à ce stade sur les lieux et les dates, mais on voit des militaires en uniforme éventrer un corps déjà décapité et démembré, à la recherche de son foie et de son cœur.

Les soldats parlent mooré, qualifient le cadavre de « viande », et affirment en montrant fièrement leur visage appartenir à la BIR 15 Cobra 2, l’une des brigades d’intervention rapide créées il y a deux ans par le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition burkinabè.

Sur une autre vidéo, des hommes en civil mais armés, vraisemblablement des VDP (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs de l’armée recrutés parmi les populations), posent à côté d’une tête empalée. L’un d’eux tient une jambe à la main et assure en riant, également en langue mooré, que c’est celle d’un jihadiste.

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La réaction des autorités maliennes

Au Mali, dans un communiqué diffusé le 17 juillet (et daté du 16), l’armée s’est « démarquée » de ces pratiques qualifiées d’ « atrocité » et a promis de prendre « toutes les dispositions » nécessaires pour « faire ressortir la vérité ». Au Burkina Faso, aucune réaction officielle pour le moment, mais les dénonciations vont bon train. Il est donc important que les autorités à divers niveaux – celles militaires surtout – situent l’opinion et prennent également les mesures nécessaires afin que de telles scènes ne viennent plus traumatiser l’opinion publique.

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