Au Népal, les raisons de la révolte qui a fait chuter le gouvernement

Marturin ATCHA
3 min
Des manifestants au Népal

Touchés par le chômage, excédés par la corruption, et révoltés par la censure numérique, les jeunes Népalais sont descendus massivement dans la rue. Leur soulèvement réprimé par la police a conduit à la chute du gouvernement. Une explosion de colère nourrie par des années de frustrations.

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Népal : quand la colère des jeunes explose le gouvernement

Depuis lundi, le Népal est secoué par une vague de protestations sociales. À l’origine de cette révolte populaire, ce sont les 12 millions de Népalais qui ont pris la rue pour dénoncer un pouvoir déconnecté et une économie incapable de leur offrir des perspectives d’avenir.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le blocage de 26 réseaux sociaux, dont Facebook, YouTube, X et LinkedIn par les autorités. Ce geste autoritaire a été vécu comme une rupture de plus avec une élite vieillissante, sourde à leurs besoins, et coupée des réalités d’un pays où les plateformes numériques sont essentielles.

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Acte de violences et chute du gouvernement

Mais au-delà de la censure, c’est une accumulation de frustrations qui a explosé. Selon la Banque mondiale, le chômage touche 20,8 % des jeunes de 15 à 24 ans, et plus de 80 % de la main-d’œuvre est employée dans l’informel. Chaque année, près de 500 000 jeunes arrivent sur le marché du travail, sans trouver d’opportunités. Ce qui conduit à l’exode massif vers l’Inde ou le Moyen-Orient, avec pour conséquence une économie largement soutenue par les transferts de fonds de la diaspora.

Face à la mobilisation, le gouvernement a tenté d’apaiser la rue en promettant une enquête sur la répression, en restaurant l’accès aux réseaux sociaux et en annonçant la démission du Premier ministre KP Sharma Oli. Trop tard puisque la colère s’est transformée en violence. Plusieurs bâtiments publics ont été pris pour cible, y compris le Parlement à Katmandou, malgré le couvre-feu.

Vers une transition politique

Ce vendredi, le chef de l’armée et le président du Népal reçoivent l’ex-cheffe de la Cour suprême et une figure de la contestation pour discuter de la transition ouverte par la chute mardi du gouvernement. «Une réunion est prévue cet après-midi entre le président, le chef de l’armée, l’ex-présidente de la Cour suprême Sushila Karki, notre représentant Sudan Gurung et un constitutionnaliste», a déclaré un porte-parole des manifestants à l’AFP. De cette réunion, les Népalais espèrent un dénouement rapide de la crise qui secoue le pays.

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