Au Niger, Tiani crée un Conseil consultatif en remplacement à l’Assemblée nationale dissoute

Mohamed Fousso
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Abdourahamane Tiani, président du Niger.

Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie dirigé par le général Tiani a officiellement installé, samedi 28 juin, un Conseil consultatif de la refondation (CCR).  La nouvelle institution remplace l’Assemblée nationale dissoute à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023.

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Le général Tiani crée une instance en remplacement à l’Assemblée nationale au Niger. Cette nouvelle instance, créée par ordonnance en avril dernier par le chef de l’Etat, est composée de 194 membres civils et militaires désignés, et non élus. Leur mission est de formuler notamment des avis et recommandations sur toutes les questions relatives à la vie nationale, sans pour autant disposer d’un pouvoir législatif.

Le CCR a été officiellement installé à Niamey par le Premier ministre Mahamane Ali Lamine Zeine, en présence de plusieurs personnalités nationales et étrangères, dont des représentants des régimes militaires du Burkina Faso, du Mali, du Tchad et du Ghana.

Une institution de la transition

Le Conseil consultatif est l’un des huit organes prévus par la Charte de la refondation, texte fondateur de la transition adoptée par le CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie). Les membres du CCR sont désignés par les huit régions du pays ou directement par la junte, et ont rang de députés, bien qu’ils ne participent pas à l’élaboration des lois.

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Selon le président du CCR, Mamoudou Harouna Djingarey, ancien haut fonctionnaire des Nations unies, cette instance entend promouvoir « un dialogue inclusif » et « proposer des solutions concrètes pour bâtir un Niger nouveau ». Il a salué un exercice « difficile mais porteur d’espoir pour un peuple résilient ».

Un geste de souveraineté selon le Premier ministre

Lors de la cérémonie d’installation, les autorités nigériennes ont présenté le Conseil comme une initiative souveraine, s’inscrivant dans la dynamique des régimes militaires membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).

« Le Niger se met sur le chemin de son indépendance et de sa souveraineté véritable », a déclaré le Premier ministre devant la presse locale. « Dans un contexte de menace sécuritaire, notamment liée au terrorisme, je vous demande de rester alignés sur les intérêts supérieurs de la nation », a renchéri le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba.

Les travaux du CCR seront communiqués directement au président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, sans validation obligatoire, mais avec une visée consultative renforcée. L’instance pourrait, selon ses membres, jouer un rôle central dans la définition du futur cadre institutionnel du Niger post-transition.

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