Au Sénégal, ce qu’il faut retenir de l’an un de gouvernance de Bassirou Diomaye Faye

Paul Danongbe
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Bassirou Diomaye Faye, 5e Président de la République du Sénégal.

Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko célèbrent leur premier anniversaire à la tête du Sénégal. Le président Bassirou Diomaye Faye, élu cinquième président de la République, a pris des mesures marquantes au cours de cette première année, marquée par des décisions fortes en rupture avec l’ancien régime.

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Un an déjà que Bassirou Diomaye Faye a pris les rênes du Sénégal. Arrivé au pouvoir le 2 avril 2024, le successeur de Macky Sall a implémenté une série de réformes qui changent le visage du pays. Parmi ces décisions notables figurent la fermeture des bases militaires étrangères, notamment les bases françaises, la dissolution de l’Assemblée nationale, la réactivation de la Haute Cour de Justice, la renégociation des contrats pétroliers et gaziers, la suspension des accords de pêche avec l’Union européenne, et la publication de rapports d’enquête pour garantir une gestion plus transparente des fonds publics.

Cependant, malgré ces réformes et les avancées enregistrées, les défis économiques demeurent considérables, selon DakarActu. Le chômage des jeunes, la précarité, l’inflation et la dette publique sont des problématiques urgentes que le gouvernement devra adresser avec des solutions efficaces. Le pays doit non seulement attirer des investissements, mais aussi privilégier un développement inclusif en renforçant des secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie et l’innovation technologique. La souveraineté économique est également au cœur des priorités de la nouvelle administration, qui cherche à réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur. DakarActu exprime toutefois un optimisme modéré, saluant la politique de transparence instaurée, une justice indépendante et une vision politique centrée sur les priorités nationales.

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Un souverainisme affirmé et une gouvernance de rupture

Le quotidien 24 Heures met en avant ce qu’il décrit comme « le grand saut vers les souverainismes », avec une gouvernance axée sur la rupture et la justice sociale, portée par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Les deux dirigeants ont lancé un projet politique résolument axé sur la souveraineté économique et la lutte contre les dépendances extérieures, comme en témoignent la renégociation des contrats pétroliers et gaziers et la dénonciation des accords de pêche avec l’Union européenne.

Le gouvernement met également en avant le triptyque wolof Jub, Jubbal, Jubbanti (droiture, transparence et exemplarité), comme les valeurs qui guideront leur action.

Des finances publiques fragiles sous Diomaye Faye ? 

Malgré ces ambitions souverainistes, le duo Faye-Sonko a dû faire face à une situation financière difficile au cours de sa première année. 24 Heures souligne que l’exécutif a dû adopter une approche de « survie » pour rétablir les finances publiques, notamment en se serrant la ceinture et en se préparant à rencontrer des financiers internationaux. Ce contexte difficile fait suite à l’héritage financier du précédent gouvernement, marqué par un rapport accablant de la Cour des comptes, pointant des dettes et déficits plus importants que prévu, des anomalies comptables et des transferts de fonds douteux.

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Une opposition critique : licenciements et division du pays

De son côté, l’opposition, représentée notamment par le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), emmenée par l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall, critique vivement la gouvernance de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Dans un communiqué diffusé sur ActuSen, le FDR dénonce des licenciements massifs, des arrestations et des intimidations, ainsi qu’une absence de mesures concrètes pour résoudre les problèmes de l’emploi des jeunes et des femmes. De plus, le FDR accuse le gouvernement d’avoir pris peu de décisions significatives pour améliorer la situation sociale.

Enfin, WalfQuotidien critique le radicalisme du parti au pouvoir, le Pastef, et sa manière de diviser la population en deux camps opposés : celui des « bons » et celui des « méchants ». Le journal prédit une prise de conscience brutale parmi les Sénégalais, qui, selon lui, se rendraient compte amèrement de s’être « fait avoir » par des promesses non tenues.

Ainsi, un an après l’accession au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, le Sénégal se trouve à un carrefour : entre avancées politiques et défis économiques de taille, et avec une opposition qui ne cesse de pointer les contradictions de la gouvernance actuelle.

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