Le président du Comité de pilotage de l’audit du fichier électoral, Jean-Baptiste Elias, a détaillé les grandes lignes du processus en cours. Selon lui, le fichier sera extrait en septembre prochain, après une vérification rigoureuse par des experts internationaux.
Le Bénin avance petit à petit vers des élections générales de 2026. Car, l’audit du fichier électoral se précise. Dans un entretien accordé à Matin Libre, Jean-Baptiste Elias est revenu sur le projet. D’abord, il a expliqué que l’audit consiste en une « vérification » approfondie du fichier électoral. Il vise à évaluer si les enregistrements effectués par l’ANIP depuis 2017 sont conformes aux règles en vigueur. « Est-ce qu’ils ont fait des erreurs ? Est-ce qu’il y a eu des erreurs volontaires ou involontaires ? » s’interroge-t-il. L’objectif est aussi de s’assurer que l’algorithme d’extraction du fichier est fiable et bien conçu.
L’intervention d’experts internationaux
Conscient du manque de confiance entre les acteurs nationaux, Jean-Baptiste Elias souligne que le comité de pilotage a préconisé l’intervention d’experts internationaux. Ces spécialistes, qui ne sont pas Béninois, auront pour mission de « regarder dans la base de données, pour voir si tout ce qui est prévu par la loi a été fait correctement ». En cas d’anomalies, ils proposeront des corrections qui seront ensuite appliquées.
Ensuite, par rapport au programme, Jean-Baptiste Elias évoque en premier lieu, la préparations du budget. « Nous avons déjà préparé le budget que nous avons rendu au gouvernement (…) Nous sommes en train de chercher maintenant un petit bâtiment qui va abriter le siège du comité et qui servira également de siège pour que les experts internationaux, quand ils vont arriver, vont pouvoir travailler », a-t-il indiqué.
Ce que dit la loi
« Nous allons lancer dans les prochains jours l’appel à candidature. La loi dit qu’il faut attendre 30 jours pour que nous puissions recevoir les propositions techniques et financières des experts. Nous allons procéder au dépouillement. Une fois que le dépouillement sera fait, nous allons retenir les mieux-disant en matière d’experts, catégorie par catégorie. Nous avons prévu quatre catégories d’experts : un expert légal, un expert en biométrie électorale, un expert en numérique électoral et un expert en statistique et démographie. Quand ils vont arriver pour faire le travail, ils auront 45 jours à faire ici pour produire leur rapport. »
D’ici mai ou juin 2025, l’audit devrait être achevé, suivi d’un processus d’apurement sur deux mois, soit en juillet et août. « Puis, c’est en septembre 2025 que l’algorithme va extraire de la base de données qui, nous l’espérons, sera toilettée en ce moment-là pour nous sortir le premier fichier électoral qu’on va remettre à la Cena pour que le travail puisse se faire et que les élections puissent se faire en janvier 2026 », a précisé Jean-Baptiste Elias.
Le chef de l’État a réaffirmé son soutien au processus d’audit. Jean-Baptiste Elias précise que « malgré que certains partis n’aient pas souhaité accompagner le processus », le gouvernement entend assurer sa bonne conduite. Enfin, Jean-Baptiste Elias insiste sur la nécessité de dépolitiser l’audit. « C’est un travail technique et scientifique […] Il n’a aucune connotation politique. » Il invite tous les Béninois à soutenir cette démarche pour garantir un fichier électoral fiable et crédible.