Ministre conseiller au Tourisme, à la Culture, aux Arts et aux Sports, Ayibatin Jonas Hantan aborde les priorités du gouvernement de Patrice Talon en matière de développement culturel et touristique. Dans cet entretien accordé à Africaho, il porte un regard panoramique sur les projets en cours, les défis de gouvernance, mais aussi les ambitions politiques de la mouvance présidentielle à l’approche des élections générales de 2026.
Africaho : Monsieur le Ministre Conseiller, votre nomination intervient dans un contexte où le Bénin mise sur le tourisme et la culture comme leviers de développement. Que pèsent-ils aujourd’hui dans l’économie béninoise ?
Ayibatin Jonas Hantan : Le tourisme et la culture représentent aujourd’hui des piliers majeurs de notre économie en diversification. Sous l’impulsion du Président Patrice Talon, des investissements structurants ont transformé notre paysage culturel, muséal et touristique. Le tourisme, porté par des projets comme la Route des Couvents ou la valorisation du patrimoine royal, cultuel, culturel et artistique du pays à travers la construction de différents musées, Vodun Days, Festival International des Masques du Bénin, Gaani, …, devient un levier d’attractivité internationale. La culture, quant à elle, contribue à la diplomatie d’influence et crée des milliers d’emplois indirects. L’économie béninoise s’appuie désormais sur ces secteurs pour conjuguer croissance, identité et rayonnement.
Le gouvernement a construit d’importantes infrastructures culturelles et sportives à travers le pays. Comment l’entretien est préparé ?
La durabilité de ces investissements est une priorité. Le modèle retenu associe délégation de gestion, implication des communes, partenariats public-privé et structuration des métiers. Nous veillons à ce que chaque infrastructure, qu’il s’agisse des nouveaux stades, des musées ou des arènes culturelles, dispose d’un plan de gestion, d’entretien et d’animation. La formation des gestionnaires locaux et la contractualisation avec des opérateurs professionnels sont en cours d’expansion.
Le Bénin est aujourd’hui cité comme une des meilleures destinations touristiques en Afrique. Que faut-il faire pour préserver les acquis afin de continuer à attirer des étrangers vers notre pays ?
Il faut consolider l’offre, professionnaliser les acteurs et innover. La mise en place d’une diplomatie touristique active, la numérisation des circuits (e-tourisme), le storytelling sur nos légendes royales et la sécurisation des sites sont indispensables. Il nous revient aussi de renforcer la gouvernance du secteur et d’élargir la chaîne de valeur à nos diasporas. Fort heureusement le Président Patrice TALON à travers le Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, a mis en place les agences de sauvegarde du patrimoine culturel, couvrant toute l’étendue du territoire national. Ces agences ont pour mission de développer des solutions novatrices pour soutenir ces dynamiques.
Le Bénin s’est qualifié pour la CAN 2025. Il s’agira de la deuxième participation au tournoi continental sous l’ère Talon. Comment le gouvernement ambitionne accompagner les Guépards pour un meilleur parcours au Maroc ?
La qualification est une victoire de toute une nation. L’accompagnement se fera à la fois au niveau logistique, mental, financier et médiatique. Il ne s’agit pas seulement d’envoyer une équipe au Maroc, mais de porter un symbole de l’ambition et de la renaissance béninoise. Des partenariats sont en cours pour renforcer la préparation technique et l’encadrement. Le soutien populaire sera catalysé par des initiatives culturelles et sportives portées dans nos communes et via les médias. Il ne sera pas à la charge exclusive du gouvernement mais plutôt une responsabilité collective, nationale donc patriotique.
Le gouvernement a annoncé de nouveaux travaux afin de remettre le stade Général Mathieu Kérékou aux normes internationales. Quel est le niveau d’avancement des travaux à ce jour ?
Les travaux sont toujours en cours mais presque achevés. Ce projet va bien au-delà d’un simple lifting : il s’agit de doter le Bénin d’un complexe multi sportif aux normes FIFA et CAF. En lien avec les grands événements sportifs à venir, ce chantier s’inscrit dans une dynamique d’intégration régionale et de développement urbain durable.
à la Culture, aux Arts et aux Sports, @Africaho
Monsieur le ministre, nous sommes à environ dix mois seulement des élections générales de 2026 et vous êtes – faut-il le rappeler – un cadre de l’Union Progressiste Le Renouveau. Quel sont vos ambitions pour les prochaines joutes électorales ?
La jeunesse ne fait pas le mérite. Je suis au service d’un idéal : participer à bâtir un Bénin fort, solidaire et ouvert. 2026 est une échéance majeure où tous les militants, qu’ils pensent être jeunes ou plus, doivent s’affirmer comme des piliers solides, des artisans de victoires donc porteurs de solutions. Avec mes camarades, Jeunesse de l’Union Progressiste Le Renouveau, nous préparons une relève engagée, compétente, enracinée dans les valeurs jaunes et à l’école de nos aînés et leaders du Parti. Mes ambitions sont d’abord collectives : contribuer à la structuration d’une génération capable d’impacter positivement nos territoires à tous les niveaux de décision.
Pour certains, vous êtes la preuve de l’engagement des jeunes dans la gouvernance de notre pays. Que répondez-vous à ceux qui pensent que le régime Talon n’en fait pas assez pour les jeunes béninois ?
L’opinion est diverse, et c’est sain. Mais les faits sont là : jamais autant de jeunes n’ont eu accès à la commande publique, à la formation professionnelle, à l’entrepreneuriat ou à l’innovation, à l’appareil d’Etat que sous l’ère Talon. Le Président Patrice TALON se révèle être le plus grand artisan de ce chantier ayant depuis 1990, permis aux jeunes de démontrer de quoi ils sont capables. Mon propre parcours en est un exemple. Certes, tout n’est pas parfait, mais le socle est solide. Aujourd’hui, des jeunes créent, innovent, s’exportent grâce à des réformes courageuses. Il faut consolider, renforcer ces acquis, pas les nier.
La présidentielle fait sans doute enfler les débats dans tous les camps politiques tant dans le vôtre comme dans l’opposition. Quelle chance pour le candidat de la mouvance présidentielle ?
Le bilan actuel est élogieux donc défendable, les perspectives sont claires, la dynamique est réelle. Le candidat de la mouvance présidentielle aura pour lui la stabilité, les réformes, l’infrastructure nécessaire, la gouvernance de rupture. Nous saurons porter ce récit avec sincérité et proximité, je suis convaincu que le peuple Béninois renouvellera sa confiance à notre famille politique. Mais c’est sur le terrain, au contact du peuple, que tout se joue. Je m’y engage avec loyauté et détermination.
Interview : Paul Danongbe – Marturin Atcha – Casimir Vodjo – Aron Lawani