Bassirou Diomaye Faye dévoile son ambitieux programme intitulé « Sénégal 2050 »

Paul Danongbe
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Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, lundi 14 octobre 2024, lors de la présentation du programme "Sénégal 2050"

Le Chef de l’Etat sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont présenté lundi 14 octobre 2024, leur vision de développement pour les 25 prochaines années, baptisée « Pour un Sénégal souverain, juste et prospère ». Ce plan ambitieux : « Sénégal 2050 », vise à tripler le revenu par habitant d’ici 2050 et à garantir une croissance annuelle d’au moins 6 %.

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L’exécutif sénégalais dévoile les grandes lignes de son programme consacré au développement du pays pour les 25 prochaines années. À la faveur d’une cérémonie de présentation lundi, le président Bassirou Diomaye Faye a mis en avant la nécessité d’industrialiser le pays et d’innover pour créer des emplois. Il a souligné l’importance de valoriser les ressources naturelles, qu’elles soient agricoles, minières, pétrolières ou gazières, grâce à une stratégie d’industrialisation proactive. « Nous intégrerons nos matières premières dans les chaînes de valeur mondiales et nous transformerons nos richesses, sur place, en particulier, grâce aux technologies numériques et à l’intelligence artificielle », a-t-il déclaré selon ses propos cités par RFI.

Parmi les mesures phares, le gouvernement prévoit de former 700 000 jeunes dans les cinq prochaines années, de réduire le coût de l’électricité grâce à l’exploitation du gaz, et d’investir dans la recherche et l’innovation. Le coût total du programme est estimé à 18,5 milliards de francs CFA, dont 60 % seraient pris en charge par l’État.

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Corruption, fiscalité et solutions économiques novatrices au coeur du programme « Sénégal 2050 »

Quant au financement de ce projet, Mamadou Diop Decroix, ancien ministre du Commerce, a exprimé son optimisme. Selon lui, une lutte efficace contre la corruption et une meilleure imposition des revenus non taxés pourraient générer des ressources supplémentaires. De plus, il a noté que la diaspora contribue à hauteur de 10 % du PIB.

Cependant, Elimane Haby Kane, du think tank Legs-Africa, a averti que des solutions économiques novatrices sont essentielles. « Une vision peut se permettre d’être très ambitieuse, maintenant, ce qui est important, c’est comment traduire cette vision en réalité ! Il faut aller plus loin que ça ! , car si on reste dans cette économie libérale mainstream, on ne peut pas produire les résultats escomptés car les mêmes mécanismes utilisés ne peuvent pas avoir des effets différents… Il faut beaucoup plus d’audace dans la mise en œuvre pour atteindre cette ambition-là », a-t-il insisté.

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L’appel de la patience

À son tour, le Premier ministre Ousmane Sonko, est revenu sur la pertinence des différentes projections retenues dans le programme « Sénégal 2050 ». Il a par ailleurs, appelé les Sénégalais à faire preuve de patience et a exhorté les syndicats à formuler des revendications raisonnables. Car relève-t-il, le climat économique au Sénégal reste difficile pour l’heure. Faut-il le rappeler, cette cérémonie de présentation intervient à l’approche des élections législatives anticipées dans le pays. Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko qui ont en face, l’ex-président Macky Sall et ses alliés, tentent sans le mentionner explicitement, de rassurer les Sénégalais sur la nécessité de porter leur choix sur la liste du Pastef lors du scrutin.

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