La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a entamé lundi, le procès de deux marabouts poursuivis pour escroquerie mystique. Ils sont accusés d’avoir extorqué 40 millions de FCFA à un sexagénaire, fondateur d’école.
Deux marabouts devant la CRIET ce lundi 21 octobre 2024. Les prévenus sont accusés d’avoir abusé de la crédulité d’un homme qui espérait accroître la clientèle de son établissement scolaire. L’affaire débute lorsque le sexagénaire, décide de faire appel à leurs services pour bénéficier de pratiques mystiques susceptibles de lui apporter la prospérité. Ceci, parce qu’il a vu le succès apparent d’un restaurant géré par l’un des marabouts.
Selon les déclarations de la victime devant la cour, les marabouts lui auraient promis des rituels mystiques pour attirer les parents d’élèves vers son école. Cependant, loin de voir ses affaires prospérer, l’homme aurait plutôt été entraîné dans une spirale de pertes financières et matérielles. Il affirme être manipulé pour céder d’importantes sommes d’argent, des parcelles de terrain, et aurait même perdu le contrôle de sa propre volonté.
Le fondateur d’école évalue ses pertes à un montant total de 40 millions de FCFA, composés d’argent liquide et de biens immobiliers. Les séances mystiques, dit-il, l’auraient rendu dépendant, et ce n’est qu’avec l’aide de ses proches, dont un policier, qu’il a pu « retrouver ses esprits » grâce à une potion. C’est alors qu’il a décidé de porter plainte contre les deux marabouts.
Accusations réfutées
Face aux accusations, les prévenus se défendent en rejetant la plupart des allégations. Le premier marabout reconnaît avoir réalisé des « travaux mystiques » pour la victime. Mais il a insisté sur le fait qu’il s’agissait de pratiques légitimes, effectuées en échange d’une somme convenue de 1 200 000 FCFA. Il réfute les accusations portant sur les sommes supplémentaires et les biens immobiliers.
Le second marabout, quant à lui, admet avoir consulté le Fâ, un système de divination traditionnel béninois , pour le sexagénaire, et effectué quelques sacrifices. Cependant, il conteste avoir reçu les 115 000 FCFA que la victime affirme lui avoir versés pour ces rituels. Le tribunal a décidé de reporter la suite du procès au 2 décembre 2024.