Lors de l’émission « PAG 2021-2026 : REDDITION DE COMPTES » diffusée jeudi 29 mai 2025 sur la télévision nationale, le ministre d’État chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, a expliqué en détail la décision du gouvernement béninois de privilégier la transformation locale des produits agricoles avant leur exportation.
Après une année marquée par la révolution industrielle au Bénin, Abdoulaye Bio Tchané fait son bilan. Reçu sur l’émission « PAG 2021-2026 : REDDITION DE COMPTES » diffusée jeudi 29 mai, le ministre d’État, a d’emblée souligné la vision claire du président de la République depuis 2016. « Il faut que notre pays quitte le groupe des pays purement exportateurs de produits agricoles primaires pour devenir des pays transformateurs de ces produits agricoles », a-t-il indiqué.
En effet, selon le ministre du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, cette ambition a conduit à la décision ferme, prise à partir de 2024, de mettre fin à l’exportation des produits bruts comme les noix de cajou et le soja : « Ils seront désormais transformés entièrement dans notre pays avant d’être exportés ».
Accroître la valeur des produits locaux avant exportation
Pour Abdoulaye Bio Tchané, cette nouvelle stratégie vise d’abord à « accroître la valeur des produits avant de les exporter, car un kilo de noix de cajou transformé a beaucoup plus de valeur qu’un kilo de noix de cajou brut ». Il s’agit aussi d’« inverser la tendance qui, par le passé, consistait à envoyer de la main d’œuvre dans les pays acheteurs des noix ou du soja brut ».
Aujourd’hui, cette main d’œuvre sera mobilisée au Bénin, créant ainsi des milliers d’emplois. Il a notamment précisé que « dans la zone économique spéciale de Glo-Djigbé, il y a un peu moins de 20.000 travailleurs actuellement ; dans six mois, on sera probablement autour de 40.000, et à la fin de l’année 2025, autour de 50.000 travailleurs, essentiellement des jeunes béninois ».
Par ailleurs, interrogé sur la capacité de transformation du Bénin, Abdoulaye Bio Tchané s’est voulu rassurant. « Nous avons accru la capacité par rapport aux années passées. Aujourd’hui, la capacité installée au Bénin nous permet de transformer la totalité de la production de noix de cajou et de soja », a confié l’ancien Directeur Afrique du Fonds Monétaire International (FMI).
Car, selon lui, « des industriels ont été invités, des réformes ont été mises en œuvre pour rendre le pays plus attractif et des investissements importants ont été réalisés pour renforcer l’accès à l’énergie ». Ainsi, la transformation locale des produits agricoles s’impose désormais comme un levier de création de richesses, d’emplois et de développement durable au Bénin.