Au Bénin, deux citoyens ont saisi la Cour constitutionnelle pour dénoncer les propos tenus par l’ancien président Boni Yayi à la suite de sa rencontre avec le chef de l’État, Patrice Talon. Les requérants l’accusent d’avoir enfreint plusieurs articles de la Constitution en formulant des déclarations jugées graves et non étayées.
Cour constitutionnelle : un recours déposé contre Boni Yayi
Selon Banouto, un recours enregistré le 19 novembre 2025 au secrétariat de la Cour constitutionnelle met en cause l’ancien président Boni Yayi, à la tête du parti « Les Démocrates ». Selon les plaignants, sa sortie médiatique consécutive à son entretien à huis clos du 24 octobre avec le président Patrice Talon au Palais de la Marina constitue une violation des articles 23, 34, 36 et 54 de la Constitution.
Dans une déclaration rendue publique, Boni Yayi affirmait que le président Talon « ne voudrait plus d’opposition au Bénin ». Il a aussi accusé le régime d’orchestrer un « vaste plan de déstabilisation » du principal parti de l’opposition. Ce qui selon lui, menacerait l’unité nationale et viserait à « détruire l’édifice démocratique » issu de la conférence nationale de 1990.
Les requérants dénoncent un « usage abusif de la liberté d’expression ». Ils soutiennent que l’ancien président a formulé des accusations « graves et non démontrées » qui portent atteinte à l’image du chef de l’État et troublent la sérénité du débat politique. Ils estiment qu’en raison de son statut d’ancien président, Boni Yayi demeure soumis à un devoir de réserve et de loyauté envers les institutions, et que ses propos fragilisent la cohésion nationale.
Le recours argue également que les déclarations du successeur du Général Mathieu Kérékou violent les principes de respect de l’ordre constitutionnel, de cohésion sociale et d’unité nationale, protégés par les articles 34, 36 et 54. Les plaignants demandent à la Cour de constater la violation manifeste de ces dispositions.
