Le candidat déclaré à la présidentielle de 2026, Daniel Edah, a réagi au limogeage du ministre Paulin Akponna. Pour le président du mouvement « Nous le ferons », un ministre en fonction n’a pas vocation à faire des dénonciations publiques contre son propre gouvernement.
Depuis son éviction du gouvernement, Paulin Akponna, ex-ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, alimente les débats. Tout est parti de ses déclarations publiques dénonçant un supposé détournement de fonds destinés à l’électrification de Parakou. Une sortie jugée inappropriée par Daniel Edah, qui estime qu’un ministre est d’abord un exécutant soumis à la discipline gouvernementale.
« Pour un ministre en fonction, il n’est pas approprié de se prononcer publiquement sur les affaires du gouvernement quand il s’agit de dénoncer », a-t-il déclaré sur Bip Radio. Selon lui, « un ministre de la République se réfère au chef du gouvernement quand quelque chose ne va pas ». Edah souligne l’existence de règles internes qui régissent le fonctionnement de l’exécutif, estimant que toute prise de parole publique de cette nature devrait d’abord recevoir l’aval du président de la République ou faire suite à un échange formel.
« Le ministre n’est pas dans le rôle de dénonciation… »
L’ancien haut fonctionnaire va plus loin pour préciser que « le ministre n’est pas dans le rôle de dénonciation, il est dans le rôle d’exécution ». Membre du cadre de concertation de l’opposition, Edah insiste cependant sur la nécessité de ne pas encourager « le désordre » malgré la position critique qu’il assume face au pouvoir en place.
S’agissant du fond de l’affaire, Daniel Edah invite à une clarification judiciaire. « Ce qui s’est passé, ce n’est pas bien, mais il y a le fond que le ministre a fait ressortir. Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que c’est faux ? La justice a l’occasion de montrer sa bonne foi au peuple béninois », a-t-il ajouté. Il en appelle également à une démonstration de transparence et de rigueur de la part du chef de l’État.
Akpona choisit l’apaisement
Vendredi 28 juin, Paulin Akponna a tenté d’éteindre l’incendie en présentant ses excuses. « Avec un léger recul, je mesure la gravité de ces propos dont j’assume l’entière responsabilité », a-t-il écrit dans un communiqué, s’excusant auprès de son prédécesseur Samou Adambi, du président Patrice Talon et des membres du gouvernement. Mais, accusé implicitement de détournements de fonds par son successeur, l’ex-ministre de l’Énergie, Séïdou Adambi, a engagé une procédure judiciaire contre Paulin Akponna. Cette affaire, qui agite les rangs du Bloc Républicain, doit être examinée par la justice le 16 juillet 2025.