Incarcéré à Lomé dans une affaire commerciale, Gabriel Laurex Ajavon s’adresse au président béninois Patrice Talon à travers une lettre ouverte. L’ex-candidat à la présidentielle de 2016 y revient sur son arrestation et formule des recommandations sur l’état du vivre-ensemble et la gouvernance au Bénin.
Depuis sa cellule, Gabriel Laurex Ajavon interpelle le Président Patrice Talon. D’abord, dans sa lettre, il affirme que ses ennuis judiciaires auraient commencé après son soutien à l’opposition lors des législatives de 2023. « J’ai voté aux élections législatives du 8 janvier 2023 à mon bureau de vote habituel et ai appelé à voter pour l’opposition», indique-t-il selon Matin Libre.
Ensuite, le candidat malheureux à la présidentielle de 2016, fait savoir que son arrestation aurait été précipitée et entachée d’irrégularités. Il explique qu’une convocation lui a été déposée le 24 janvier 2023 par la Brigade économique et financière (BEF), lui demandant de se présenter dès le lendemain. Pourtant, il affirme que dès ce même jour, une demande d’interpellation avait déjà été transmise à Interpol Togo.
« Avant même qu’on m’interpelle, on met la police à mes trousses. Ce n’est pas ainsi que je conçois le fonctionnement de la justice de mon pays », a-t-il fait savoir. Il soutient que les accusations portées contre lui relèvent d’un différend commercial et non d’une infraction pénale. « Je ne suis pas un délinquant. Mon casier judiciaire est vierge au Bénin comme au Togo », a-t-il justifié.
Un appel à la réconciliation nationale
Au-delà de sa situation personnelle, Gabriel Laurex Ajavon dresse un tableau préoccupant du climat sociopolitique au Bénin. Il exhorte le Président Patrice Talon à poser des actes en faveur d’une décrispation. « Pas de conférence nationale, pas d’amnistie, mais une grâce présidentielle. Rien qu’en faisant cela, vous obtiendrez le pardon de la moitié des Béninois », déclare t-il.
Enfin, il insiste sur l’importance d’une élection présidentielle crédible en 2026. « Vous devez tout faire pour que nous ayons une élection présidentielle libre, inclusive et transparente. Il faut impérativement que le président élu en 2026 ait la légitimité des urnes face aux enjeux de tout genre que nous vivons en ce moment», conclut Laurex Adjavon.