Elu à la tête de la Cour constitutionnelle à l’issue de la cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de la haute juridiction au Bénin, le Professeur Dorothé Sossa n’est plus à présenter dans le landerneau judiciaire dans le pays. Retour sur le parcours impressionnant du président de la Cour constitutionnelle, septième mandature.
Avocat de profession, Dorothé Sossa a déjà occupé auparavant de hautes fonctions politiques au Bénin. De son poste de ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique entre 2001 et 2003, au Garde des sceaux, Ministre de la justice, de la législation et des droits de l’homme entre 2003 et 2006, le magistrat qui vient ainsi d’être élu à la Cour constitutionnelle, a aussi été plusieurs fois Ministre intérimaire des Affaires Etrangères, cumulativement à ses autres postes entre 2003 et 2006. Et en cette qualité de membre du Gouvernement, il a conduit la délégation du Bénin à de nombreuses conférences et réunions officielles internationales (en Afrique, en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et en Amérique Latine).
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Parcours universitaire
Né le 5 février 1956 à Savalou, département des Collines, Dorothé Sossa s’est avant tout illustré dans une polyvalence irréfutable en dehors de ses fonctions dans le milieu politique. Professeur titulaire à l’Université d’Abomey-Calavi, après avoir étudié le droit sur le même campus, et ensuite au Canada à l’Université Laval et Université d’Ottawa, il a marqué son passage à l’Université d’Abomey-Calavi. Entre 2006 et 2011, alors qu’il venait de quitter ses fonctions de ministre, il a été Doyen de la Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université d’Abomey-Calavi.
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Le successeur de Razack Issifou Amouda a également assuré jusqu’en mars 2011 la direction de la Chaire UNESCO des droits de la personne et de la démocratie de cette même Faculté. Il est par ailleurs, titulaire d’un Master II de l’Université d’Ottawa (préparée en partie à l’Université de Laval) (Médaille du Barreau de Paris, 1991) et d’un doctorat en droit de la même université (1994), il a passé l’agrégation de droit privé du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) en 1999 (prix Dalloz).
La proximité avec Patrice Talon
Peu connu pour sa proximité avec le président béninois pour la grande discrétion qui le caractérise, l’homme qui a d’abord été désigné par Patrice Talon pour siéger au sein de la Cour constitutionnelle avant d’en prendre la présidence a joué un rôle capital en 2019, sous le premier mandat du chantre de la rupture. En effet, Dorothé Sossa a été le coordonnateur du comité d’experts qui a conduit le dialogue politique controversé tenu en cette année en présence de plusieurs forces vives de la nation à quelques mois de la tenue des élections législatives.
Le nouveau président de la Cour constitutionnelle prend ainsi la tête de la septième mandature composée des sept sages que sont Nicolas Assogba, Michel Adjaka, Dandi Gnamou, Mathieu Adjovi, Vincent Akakpo et Aleyya Gouda et lui même Dorothé Sossa.