Suite au message sur l’état de la nation adressé par le président Patrice Talon devant l’Assemblée nationale ce vendredi 20 décembre 2024, le vice-président du parti d’opposition Les Démocrates, Éric Houndété, a exprimé son désaccord. Il dénonce un discours qu’il juge déconnecté des réalités sociales et marqué par des contradictions avec les orientations budgétaires présentées récemment.
Conformément à l’article 72 de la Constitution béninoise, le chef de l’État, le président Patrice Talon a adressé un message à l’Assemblée nationale sur l’état de la Nation ce vendredi 20 décembre 2024. Dans son discours, le chef de l’Etat a parcouru les grandes lignes des réalisations de son gouvernement avec un bilan élogieux et des perspectives prometteuses. Cependant, les prouesses annoncées par le président Talon, ne rencontrent pas forcement l’assentiment de l’opposition.
En effet, réagissant au message du président Patrice Talon sur l’état de la Nation, à sa sortie de l’hémicycle, le vice-président du parti Les Démocrates, Éric Houndété, n’a pas caché son scepticisme. Il a fustigé une déclaration qu’il estime éloignée des préoccupations quotidiennes des citoyens. « Ce que l’on doit regretter, c’est qu’il nous dise que nous sommes venus de si loin qu’on n’a pas le droit de continuer à dire que nous avons faim », a-t-il lancé, critiquant ce qu’il considère comme une minimisation des difficultés sociales que vivent de nombreux Béninois. Pour Éric Houndété, le ton adopté par le chef de l’État illustre un manque d’empathie envers les préoccupations légitimes de la population.
Des incohérences budgétaires dénoncées
Au-delà des critiques générales, le vice-président des Démocrates a pointé des incohérences entre les annonces présidentielles et les prévisions budgétaires 2025. Revenant sur le projet de construction de 30 lycées annoncé par le président, il a évoqué des informations contradictoires fournies par le ministre des Finances.
« Pendant les travaux budgétaires, le ministre des Finances nous a dit que les 30 lycées, vous ne les aurez plus. Nous allons convertir ça et vous aurez 15 lycées et après des centres de formation. Qui croire ? », s’est-il interrogé. Pour l’opposant, cette contradiction sape la crédibilité des engagements gouvernementaux.
Un appel au dialogue ignoré ?
Éric Houndété a également reproché au chef de l’État un manque d’ouverture envers les acteurs politiques et les citoyens dans son message. Selon lui, les propos de Patrice Talon sur la fin de « l’usurpation du pouvoir politique par des vendeurs d’illusions » traduisent une volonté de clore le débat politique sans dialogue.
L’opposant estime que cette posture ferme nuit à la cohésion nationale et au consensus nécessaire pour aborder les défis du pays. Il appelle à une approche plus inclusive pour construire une gouvernance basée sur la concertation et la confiance mutuelle.