Bénin : Jacques Migan évoque une théorie sur une nouvelle révision de la Constitution

Paul Danongbe
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Jacques Migan

 Me Jacques Migan suscite à nouveau des interrogations après la polémique sur le troisième mandat de Patrice Talon qui l’a conduit devant la Cour constitutionnelle. Invité sur une émission de Radio Bénin Culture, l’acteur du Bloc Républicain a fondé son argumentaire sur les réajustements techniques à opérer pour éviter que Boni Yayi, prédécesseur de l’actuel Chef d’Etat et président du parti d’opposition Les Démocrates ne retrouve à nouveau, les chemins de la Marina en tant que président de la République.

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L’ancien bâtonnier part d’abord de l’article 50 de la Constitution qui évoque le cas de vacance du pouvoir. En effet, cette disposition de la loi stipule qu’en cas de « vacance de la présidence de la République par décès, démission ou empêchement définitif, l’Assemblée nationale se réunit pour statuer sur le cas à la majorité absolue de ses membres. Le président de l’Assemblée nationale saisit la Cour constitutionnelle qui constate et déclare la vacance de la présidence de la République. Les fonctions de président de la République sont exercées par le vice-président de la République pour le reste de la durée du mandant en cours », va-t-il rappeler dans un premier temps selon ses propos cités par La Nouvelle Tribune.

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Jacques Migan explique ensuite les conditions dans lesquelles, le président de l’Assemblée nationale pourrait être investi dans le fauteuil présidentiel en cas d’absence du président de la République et de son vice-président. « Au cas où, le vice-président décède, ou est définitivement empêché, avant la désignation du nouveau vice-président, les fonctions de président de la République, à l’exception de celles mentionnées aux articles 54 alinéa, 3,58,60, 101 et 151 sont provisoirement exercées par le président de l’Assemblée nationale », a évoqué l’homme politique membre du parti Bloc Républicain.

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L’esprit imaginatif de l’ancien bâtonnier

Dans son développement, Me Jacques Migan fait explicitement remarquer que, l’ancien président Thomas Boni Yayi a de forte chance de redevenir un élu en 2026. Il explique alors, les contours d’un scénario où, Boni Yayi devient président de l’Assemblée nationale. «  S’il est président de l’Assemblée nationale et un tel cas se présente, il deviendra président de la République, ce qui est contraire à l’article 42 qui stipule qu’un individu ne peut être président de la République plus de deux fois de sa vie », martèle Me Jacques Migan dans son analyse avant de proposer qu’il « faudrait revoir l’âge et ramener ça entre 30 et 40 ans et à élargir sur l’âge maximal qui est de 70 ans ».

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Une fixation sur l’ex-Chef d’Etat

Si l’acteur du Bloc Républicain à travers ses propos, établit l’évidence de la fertilité de son imagination, il soulève cependant des inquiétudes non seulement sur la fixation faite sur la personne de Boni Yayi, mais aussi sur d’autres ambitions qui pourraient toutefois soutenir ces déclarations. En tout cas, Me Jacques Migan qui a visiblement pris ces derniers mois, le lead de la polémique sur la scène politique béninoise avait comparu devant la Cour constitutionnelle courant mai 2023 pour avoir évoqué un « troisième mandat de Patrice Talon ». Pour rappel, la haute juridiction, dans sa décision en date du 21 juin 2023, a déclaré que l’ex-bâtonnier Jacques Migan n’a pas violé la constitution comme le présume le recours du sieur Armand Bognon à son encontre.

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