Au Bénin, Me Victorien Fadé, un des avocats des militants de l’opposition interpellés dans les violences de 2021, s’est prononcé sur la grâce présidentielle accordée le 2 août par Patrice Talon.
Me Victorien Fadé attend encore mieux après la grâce présidentielle accordée vendredi par Patrice Talon. Alors que le président béninois, conformément aux prérogatives que lui confère la constitution béninoise, a accordé la grâce présidentielle à 27 militants de l’opposition, l’avocat pense à d’autres figures encore gardées dans les liens de la détention. En effet, le 2 août 2024, à la suite de la fête nationale du Bénin, Patrice Talon a signé deux décrets importants concernant la grâce présidentielle.
Ces décrets concernent plus de 400 détenus de droits communs. Et dans le lot, on dénombre 27 militants de l’opposition qui avaient été interpellés et jugés après les violences électorales des années 2019 et 2021. Ces militants de l’opposition purgeaient des peines allant de 38 mois à 10 ans de prison pour des charges telles que la « participation à attroupement armé » et « atteinte ou complicité d’atteinte à l’intégrité du territoire ».
LIRE AUSSI : Le général Tiani dévoile les fondements de la crise entre le Bénin et son pays
Les cas Aïvo et Madougou non traités selon Me Fadé
Bien que cette décision marque une avancée notable dans la dynamique de décrispation politique, deux figures emblématiques de l’opposition n’ont pas bénéficié de cette grâce présidentielle, relève Me Victorien Fadé. Il s’agit de Reckya Madougou et Joël Aïvo, précise notamment l’avocat cité par RFI.
Membre du conseil des militants graciés, il a exprimé un sentiment mitigé. Tout en se réjouissant de la libération de ses clients, dont certains étaient proches de la fin de leur peine, il a exprimé un regret : « C’est une grande joie pour moi, pour ceux qui sont étudiants parmi eux, ils pourront reprendre leurs études. J’aurais souhaité qu’ils soient amnistiés, parce que la grâce présidentielle ne blanchit pas leur casier judiciaire. Leur casier judiciaire n’est pas vierge. »
J’aurais souhaité qu’ils sortent d’abord, qu’ils retrouvent leur liberté, qu’ils rejoignent leurs familles, ils ont encore des enfants mineurs. À défaut d’avoir l’amnistie, ils pourront rejoindre leurs familles.
Me Victorien Fadé
L’avocat a également souligné que la dynamique de la décrispation politique devrait se poursuivre. Selon lui, Reckya Madougou et Joël Aïvo, mériteraient également d’être libérés. Il a par ailleurs, exprimé son désir de voir ces figures politiques recouvrer leur liberté pour retrouver leurs familles, notamment leurs enfants mineurs.
Les partis d’opposition ainsi que les anciens présidents Boni Yayi et Nicéphore Soglo continuent de plaider pour la libération de ces figures de proue, espérant que le président Talon poursuivra ses efforts de décrispation politique.