Bénin : “Je n’ai jamais été partisan de l’emprisonnement des opposants”, Théodore Holo

Loan Tamin
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Théodore Holo.

Théodore Holo plonge les Béninois dans des détails sur l’affaire “tentative d’empoisonnement” qui avait agité le pays de 2012 jusqu’à la veille de l’élection présidentielle de 2016. Le professeur reçu sur Esae Tv a indiqué avoir joué la médiation entre Patrice Talon et Boni Yayi alors qu’il était encore actif dans la sphère politique. “Quand monsieur Talon Patrice était en difficulté avec le président Yayi Boni, qu’il a été enfermé au commissariat, je présidais la Conférence des présidents d’institution. A la demande du président de la Cour suprême Batoko qui m’a accompagné, j’ai rencontré le président Yayi Boni pour plaider pour sa libération”, s’est rappelé le constitutionnaliste lors de l’interview qu’il a accordée Esae Tv.

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“Il a donné son accord et je lui ai demandé si je pouvais informer la femme de Monsieur Talon Patrice. Il a donné son accord. Comme je ne connaissais pas sa maison, c’est Batoko qui m’a accompagné. J’ai dit à sa femme que le soir même son mari sera libéré.  Malheureusement, il n’a pas été libéré le soir-là. Il a été libéré le lendemain”, a-t-il poursuivi dans sa déclaration.

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Les cas Joël Aïvo et Reckya Madougou

A l’occasion, Théodore Holo a également posé un regard technique sur la détention des opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou. Selon lui, il n’est pas bienséant que des opposants restent longtemps dans les liens de la détention. “Je n’ai jamais été partisan de l’emprisonnement des opposants. Je vous ai parlé tout à l’heure de la convivialité de la compétition électorale et je vous ai parlé également du droit de l’opposition de critiquer et de faire des propositions alternatives tout en respectant l’autorité. Donc par conséquent, je suis favorable à ce que les opposants ne passent pas leur temps en prison”, a-t-il martelé d’ailleurs.


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Le rejet de la loi d’amnistie

La lecture du professeur Théodore Holo, faut-il le rappeler, intervient quelques jours après une précédente sortie médiatique du président Patrice Talon qui, dans un entretien sur la télévision nationale le 22 décembre dernier, a réitéré son refus de contribuer à faire prospérer la proposition des députés du parti Les Démocrates sur une loi d’amnistie. Cette sortie a par ailleurs été suivie du rejet le mercredi 3 janvier par la commission des lois de l’Assemblée nationale présidée par Orden Alladatin, député de l’Union Progressiste le Renouveau.

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La présenté disposition légale, selon ses initiateurs, devrait consacrer l’abandon de poursuites judiciaires au profit de personnalités politiques pour des faits criminels. Son rejet qui jusque-là, n’est pas encore définitif – car n’étant pas encore décidé en plénière – avait pourtant été prédit par de nombreux observateurs. Théodore Holo estime pour sa part que tous les acteurs politiques devraient dans une dynamique d’ensemble, œuvrer afin que les personnes concernées soient libérées.

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