À l’occasion de ses 19 ans d’existence, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) a présenté un bilan détaillé de ses activités, notamment entre 2019 et 2024. Son président, Abdou Rafiou Bello, a mis l’accent sur l’efficacité de la structure dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et la mobilisation de ressources pour l’État.
Dans un entretien accordé au quotidien ‘’Le Matinal’’, Abdou Rafiou Bello, président de la Centif, a fait le point sur près de deux décennies d’existence de l’institution chargée de la lutte contre le blanchiment de capitaux au Bénin. De 2019 à 2024, la Centif a traité, 1631 dossiers, dont 104 ont été transmis à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
En plus des procédures judiciaires, la cellule a partagé 850 dossiers avec des structures comme la Direction générale des impôts, la Brigade économique et financière, la Brigade criminelle et le Centre national des investigations numériques (CNIN). Ces collaborations ont permis d’obtenir des résultats concrets. En 2024, les seuls rapports transmis à la Direction générale des impôts ont conduit à des redressements fiscaux chiffrés à près de 4,9 milliards de FCFA.
Pour Abdou Rafiou Bello, l’évolution de la Centif se décline en trois grandes phases : une première centrée sur la formation et la sensibilisation, une deuxième sur la mise en conformité aux standards internationaux, et une troisième, en cours, marquée par la modernisation et le renforcement de l’efficacité opérationnelle.
Il a également salué l’appui de l’État béninois, en particulier depuis 2016, qui a permis de doter la Centif de moyens humains, financiers et juridiques pour mieux accomplir sa mission. « Le dispositif béninois de lutte contre le blanchiment, embryonnaire au début des années 2010, a gagné en maturité grâce à l’engagement politique fort du gouvernement », a-t-il souligné.