À l’occasion de ses 30 ans, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) ouvre une réflexion stratégique sur les défis liés à la régulation des médias en période électorale. Ceci, dans un contexte marqué par l’essor du numérique et de l’intelligence artificielle.
La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Bénin célèbre ses trois décennies d’existence à travers un colloque international ouvert ce jeudi 10 juillet 2025 à Azalaï Hôtel à Cotonou. Placé sous le thème « Régulation médiatique des élections à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle », l’événement réunit de nombreuses personnalités politiques, experts nationaux et internationaux, membres du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication (RIARC), ainsi que des professionnels des médias.
Dans son mot d’introduction, le président de la HAAC, Édouard Loko, a rappelé que « les organes de régulation font face à des défis croissants tels que la prolifération des fausses informations, l’usage incontrôlé de l’intelligence artificielle dans la diffusion de contenus, et l’impact des réseaux sociaux sur l’opinion publique en période électorale ». Il a exprimé l’espoir que ce colloque permette « d’élaborer des mécanismes de veille et de réponse adaptés aux nouvelles réalités ».
Une coopération renforcée entre régulateurs africains
Président du RIARC et de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) de Côte d’Ivoire, Me René Bourgoin a, pour sa part, invité les participants à « définir des mécanismes de veille numérique capables de détecter et d’intervenir rapidement contre les dérives informationnelles ». Il a plaidé pour « des cadres réglementaires souples mais efficaces, adaptés aux réalités de chaque pays » tout en soulignant l’urgence de « renforcer la coopération entre les régulateurs africains, car les défis du numérique ne connaissent pas de frontières ».
L’appel à l’action de Mariam Chabi Talata, Vice-présidente du Bénin
Dans son discours d’ouverture, la Vice-Présidente Mariam Chabi Talata Zimé Yerima a salué la pertinence du thème et mis en garde contre une utilisation dévoyée des technologies émergentes : « Le numérique et l’intelligence artificielle doivent accompagner notre quête de sécurité, de stabilité, de développement et de progrès », a-t-elle déclaré. Elle a appelé les régulateurs à choisir entre « le laisser-faire, qui nous expose à tous les dangers inconnus, et à l’endiguement, qui garantit la sécurité, l’égalité, l’équité dans la communication électorale ».
Un rendez-vous d’envergure pour la démocratie
Prévu pour se clôturer le 12 juillet, ce colloque s’annonce comme un jalon majeur dans la consolidation d’une régulation responsable et anticipative, à l’heure où les processus électoraux sont de plus en plus influencés par les technologies numériques. Une expression également de l’engagement du Bénin pour la liberté d’expression et le pluralisme médiatique, dans un contexte d’innovation rapide et de transformations profondes des écosystèmes de l’information.
