La trêve politique, instaurée dans la constitution révisée suscite des débats au sein de la classe politique. Pour Guy Dossou Mitokpè, la trêve politique telle qu’instaurée dans la loi fondamentale est antinomique avec la démocratie.
Trêve politique au Bénin : Bénin : Guy Mitokpè pas convaincu par les explications de Talon
La loi 2025-20 du 17 décembre 2025 portant révision de la constitution fait office de loi fondamentale au Bénin après promulgation par le président de la République, patrice Talon. Parmi les innovations de ce texte, la trêve politique, désormais instaurer sur une période de six ans sur le septennat. Face à la presse nationale et internationale au Palais de la Marina, le chef de l’Etat a expliqué la substance de cette trêve que le commun des Béninois peine encore à cerner.
« La trêve ne concerne pas la critique de l’action publique. Mais nous savons que personne ne respecte les deux semaines de campagne que prescrivent nos lois. C’est cette période où on ne permet pas aux acteurs d’être en campagne que nous appelons trêve. C’est tout, c’est ce que veut dire la trêve », a expliqué le président Talon.
Au sein de la classe politique, les réactions divergent. Pour le parti Les Démocrates, cette décision limite l’animation de la vie politique, principe élémentaire de la démocratie.
« Il ne donne pas la possibilité qu’on puisse critiquer. Mais je trouve que la critique est l’âme même de la démocratie. La question de la « trêve politique », c’est une manière de museler tous ceux qui peuvent faire des propositions, tous ceux qui peuvent décrier, dénoncer. Une fois de plus, je trouve que c’est antinomique avec la démocratie et je ne partage pas ce point de vue avec lui« , a expliqué Guy Mitokpè, secrétaire à la communication du principal parti de l’opposition.
Outre la trêve, la création du Sénat et l’allongement des mandats électifs sont les plus importantes innovations de la reforme constitutionnelle.
