Dans un entretien exclusif accordé à Peace Fm dimanche 29 juin 2025, le procureur spécial de la CRIET, Mario Mètonou a réaffirmé que la juridiction spéciale agit dans le strict respect de la loi. Il appelle à dépasser les jugements partisans pour garantir une justice équitable pour tous.
Invité dimanche sur les ondes de Peace Fm, Mario Mètonou, est revenu sur la mission et le fonctionnement de cette juridiction, souvent au cœur de polémiques. D’abord, pour le Procureur spécial, la CRIET n’a pas vocation à cibler une catégorie d’acteurs ou à en protéger une autre. Elle se veut, selon lui, une cour de justice impartiale, dédiée à l’application rigoureuse de la loi.
« Il ne s’agit pas pour nous de faire la guerre à une catégorie d’acteurs ou de protéger une autre. Il ne s’agit pas de faire plaisir à une opinion publique ou d’en faire une autre, le bouc émissaire », a-t-il déclaré selon les propos rapportés par l’Investigateur. Ensuite, cette mise au point intervient dans un climat où l’institution judiciaire est régulièrement accusée d’être un outil au service du pouvoir exécutif.
Affaire du « complot contre la sûreté de l’État »
En toile de fond, des affaires sensibles comme celle du « complot contre la sûreté de l’État », dans laquelle sont cités l’ancien ministre des Sports, Oswald Homéky, et l’homme d’affaires Olivier Boko. Ce dossier avait ravivé les accusations d’instrumentalisation de la justice, certains avocats de la défense allant jusqu’à affirmer que la CRIET est orientée politiquement dans ses poursuites.
Face à ces accusations, Mario Mètonou entend clarifier la position de son institution. Il insiste sur le fait que la CRIET poursuit uniquement les auteurs d’infractions relevant de ses compétences : crimes économiques, actes de terrorisme, cybercriminalité, corruption, entre autres.
Pour étayer son propos, le procureur a cité des statistiques issues de la rentrée judiciaire 2024-2025. En six années d’activités, la CRIET a traité 6 358 procédures. Parmi elles, 55 dossiers concernaient la corruption, 116 étaient liés à des détournements de deniers publics, et pas moins de 1 956 procédures relevaient de la cybercriminalité.