Très souvent au cœur des polémiques autour des décisions judiciaires rendues au Bénin, le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), Mario Élonn’m Metonou, a brisé le silence. Dans une sortie publique rare, il dénonce les amalgames autour de son rôle et appelle à distinguer la mécanique judiciaire des perceptions politiques.
Connu pour sa discrétion, le procureur de la CRIET Mario Élonn’m Metonou a choisi de sortir de sa réserve pour clarifier un point fondamental : « Ce n’est pas le procureur qui rend les décisions de justice. ». Dans une interview accordée à Bip radio, le magistrat rappelle que son rôle consiste à porter l’accusation, mais que c’est aux juridictions saisies de trancher, après examen contradictoire des faits.
Face aux accusations de justice instrumentalisée, le procureur spécial prône le discernement et l’attachement aux faits. « Il faut prendre ces critiques-là comme telles et avancer », a-t-il déclaré, renvoyant chacun à sa responsabilité citoyenne dans la construction d’un État de droit. « Certaines de ces décisions critiquées ont été confirmées jusqu’en Cour suprême », ajoute-t-il, balayant d’un revers les accusations de justice à deux vitesses ou de partialité. Pour lui, contester la légitimité d’un jugement validé par plusieurs niveaux de juridiction revient à ignorer le fonctionnement même de l’appareil judiciaire.
Mais le procureur reconnaît également la sensibilité politique de certains dossiers. « Si votre poursuite intéresse quelqu’un qui intervient dans le champ politique, vous aurez naturellement des opinions divergentes », observe-t-il, tout en soulignant qu’il n’en va pas de même pour les affaires dites ordinaires – détournement, escroquerie, sextorsion – qui suscitent peu ou pas de remous.