Le parti d’opposition Les Démocrates a annoncé avoir engagé des poursuites pénales contre plusieurs maires et responsables de la police républicaine. Cette décision, selon le parti, fait suite à une série d’interdictions de rassemblements politiques et d’actes jugés arbitraires, notamment l’empêchement de députés du parti de participer à une messe à Kpomassè, le dimanche 8 mars 2025.
Selon le dernier rapport V-Dem 2024, le Bénin a été classé comme un État à système électoral autocratique. Un constat qui, selon Les Démocrates, trouve une illustration parfaite dans les récents événements survenus à Kpomassè.
En effet, le dimanche 8 mars 2025, plusieurs députés du parti, sous la conduite du premier vice-président Éric Houndété, ont été empêchés par des éléments de la police républicaine d’assister à une messe, pourtant autorisée par le maire de la commune. Aucun document officiel interdisant leur présence ne leur a été présenté, selon le parti d’opposition.
Cette situation s’inscrit dans une série d’interdictions similaires observées dans plusieurs localités comme Gogounou, Sakété, Pobè, Abomey-Calavi et Toukountouna, où la police républicaine a empêché des rassemblements de l’opposition, parfois dans des lieux privés.
Les Démocrates dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une stratégie délibérée visant à les pousser à la confrontation pour justifier leur exclusion des élections de 2026. L’un des incidents marquants cités par le parti est l’agression présumée du député Sounon Boké Soumaïla par le directeur départemental de la police de l’Alibori, qui lui aurait arraché sa tablette sans fondement légal.
Le parti souligne également une inégalité de traitement entre les partis politiques. Il accuse la police de tolérer, voire de faciliter, les rassemblements des formations proches du pouvoir, notamment le Bloc Républicain (BR) et l’Union Progressiste (UP), alors qu’elle réprime systématiquement ceux de l’opposition.
Dans ce contexte, Les Démocrates ont décidé de porter plainte contre plusieurs autorités administratives et policières, notamment le directeur départemental de la police républicaine de l’Alibori, les commissaires de Pobè et d’autres localités, ainsi que plusieurs maires ayant, selon eux, participé à ces entraves aux libertés politiques. Il s’agit notamment, des maires des communes de Pobè, de Sakété, d’Abomey Calavi, de Ouaké et de Toucountouna.
Le parti Les Démocrates affirme qu’il ne cédera pas aux provocations et qu’il poursuivra son combat pour une participation aux élections de 2026. Il met en garde les agents impliqués contre d’éventuelles poursuites judiciaires, rappelant que les infractions à la liberté et aux droits civiques sont passibles de peines de prison et que les responsabilités individuelles seront engagées, même après la fin du mandat du président Patrice Talon.