Lors de leur 73e session plénière ordinaire, tenue du 10 au 13 novembre 2024, les Évêques du Bénin ont exprimé leurs préoccupations concernant la montée des tensions au sein de la classe politique. Réunis à Cotonou, les membres de la Conférence Épiscopale du Bénin (CEB), sous la présidence de Mgr Roger Houngbédji, ont lancé un appel en faveur de la paix, de l’unité nationale et du dialogue dans le pays.
Les Evêques du Bénin sont préoccupés à la préservation de la démocratie. Ils en ont fait un point culminant à l’occasion de la 73e session plénière ordinaire de l’année 2024-2025 tenue du 10 au 13 novembre à Cotonou. En effet, face à un climat politique de plus en plus tendu, marqué par des désaccords récurrents autour des réformes électorales, les hauts dignitaires ecclésiastiques ont exhorté les citoyens à préserver les acquis démocratiques du Bénin.
“Il urge que chaque fille et chaque fils du Bénin, quelle que soit leur appartenance politique, œuvre réellement en faveur de la paix et de l’unité nationale dans un climat de dialogue, de tolérance et du respect du droit constitutionnel”, a déclaré Mgr Roger Houngbédji selon 24 h au Bénin.
Toutefois, ce rappel intervient à l’approche d’une année 2026 sensible pour la nation. Car cette année sera marquée par de multiples échéances électorales. Il s’agit notamment des législative, communale, municipale et présidentielle. Conscients des enjeux, les Évêques s’opposent fermement à tout recours à la violence pour accéder au pouvoir, réaffirmant leur attachement aux principes démocratiques, au respect de la Constitution et à l’organisation d’élections libres et transparentes.
Des tensions alimentées par des réformes controversées
Les réformes du code électoral, adoptées ces dernières années, ont souvent cristallisé les tensions politiques au Bénin. L’introduction du parrainage des candidats à la présidentielle et l’instauration de seuils élevés pour l’entrée au Parlement ont été critiquées pour leur caractère dit “restrictif”. Ces mesures, jugées par certains comme favorisant un monopole politique, ont exacerbé les clivages au sein de la classe politique.
Ainsi, c’est dans ce contexte que les Guides religieux catholique appellent à la responsabilité nationale. Ils invitent les leaders politiques et la population à privilégier la cohésion sociale et à faire du dialogue un levier essentiel pour renforcer les bases d’une démocratie apaisée. Une exhortation qui, espèrent-ils, trouvera un écho favorable pour préserver la paix et la stabilité du pays.