Les partis politiques de l’opposition ont critiqué de manière sévère le nouveau Code électoral adopté par l’Assemblée nationale. Ils ont dépeint ces amendements comme étant « insipides, pernicieux, toxiques, truffés d’incohérences et de clauses léonines ». Pour eux, ces modifications s’inscrivent dans la volonté du régime du président Patrice Talon de mettre en place un cadre juridique et institutionnel favorisant l’exclusion et réduisant l’espace politique à une seule minorité partisane proche du pouvoir.
Selon Guy Mitokpè, secrétaire national à la communication du parti Les Démocrates, les cinq partis d’opposition estiment que ces amendements sont une forme de représailles suite au rejet de la proposition de loi visant à réviser la constitution le 1er mars 2024. Ils ont dénoncé l’adoption d’un code électoral qui renforce excessivement les conditions de candidature et d’éligibilité, rendant déjà difficiles les parcours des partis politiques.
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En vertu des modifications apportées, seules les listes ayant obtenu au moins 20% des suffrages exprimés par circonscription électorale législative seront éligibles à la répartition des sièges au parlement, contre 10% auparavant au niveau national. De plus, pour se présenter à l’élection présidentielle, les candidats devront désormais obtenir le parrainage d’au moins 15% des élus parlementaires et maires, contre 10% précédemment.
Les partis de l’opposition voient dans ces changements une tentative de s’assurer une majorité absolue lors des prochaines élections en 2026, qualifiant cela de « coup d’État institutionnel en préparation ». Ils ont appelé la CEDEAO, l’UEMOA, l’Union Africaine et les chancelleries étrangères à se pencher sur la situation.
Face à ces modifications contestées, plusieurs recours ont été déposés, qui seront examinés prochainement par la Cour constitutionnelle. Dans ce contexte, les partis politiques de l’opposition ont exhorté les membres de la Cour à respecter leur serment et à déclarer plusieurs dispositions du nouveau Code électoral comme étant contraires à la constitution, suivant l’exemple des confrères sénégalais.