Depuis le début de la crise diplomatique entre le Bénin et le Niger, la situation n’a cessé de se dégrader. Ces derniers jours, les tensions se sont accentuées, notamment avec les transporteurs béninois, dont les conducteurs font l’objet de représailles à Niamey. Face à ce phénomène, les responsables du collectif des transporteurs de marchandises du Bénin ont, dans une interview accordée à Africaho, dénoncé les pratiques mafieuses de certains syndicalistes nigériens.
Que se passe-t-il réellement au Niger ? Depuis plusieurs jours, les relations entre les transporteurs et les syndicalistes nigériens se sont détériorées. En effet, les conducteurs béninois, une fois sur le territoire nigérien, sont victimes d’injustices récurrentes de la part des syndicalistes nigériens.
Face à cette situation, les responsables du Collectif des transporteurs de marchandises du Bénin sont sortis de leurs gonds pour dénoncer de vive voix les tracasseries et représailles dont sont victimes les conducteurs sur le territoire nigérien. “Aujourd’hui, ce que nous n’avons pas du tout approuvé, c’est que les quelques rares camions RB qui vont charger à Lomé, nos collègues syndicalistes nigériens leur rendent la vie amère à Niamey. Ils continuent de verbaliser nos camions en catimini. Ce qui ne se fait dans aucun pays”, a déclaré à Africaho Alihassan Baboni, président du Collectif.
Mais ce n’est pas tout, martèle le premier responsable de l’instance du collectif des transporteurs. Les Nigériens exigent également le dédouanement des camions RB en RN. “Grande a été notre surprise tout récemment. Nous avons en effet appris que, lorsque les camions RB sont arrivés au Niger pour prendre des laissez-passer, on leur a demandé de dédouaner carrément les camions RB en RN. Nous sommes tombés des nues quand nous avons appris la nouvelle. Actuellement, beaucoup de nos camions sont bloqués à Kaya. D’autres sont à Dori, d’autres à Niamey. Vivement que le Président Patrice Talon et le Général Abdourahamane Tiani trouvent une solution à ce problème pour que nous revenions à la normale”, a-t-il conclu.
Deux transporteurs Béninois embarqués par la police nigérienne
Par ailleurs, pour le Secrétaire Général National du Collectif des transporteurs de marchandises du Bénin, Aminou Abdoulaye, depuis longtemps, les conducteurs béninois sont confrontés à des tracasseries sur le territoire frère du Niger. Cela s’est accentué avec la crise survenue entre les deux pays. “Vous imaginez bien qu’un conducteur béninois ait le laissez-passer sur le territoire nigérien, il faut payer de 100 000 à 200 000 FCFA aux collègues syndicalistes ! Le lundi 7 octobre dernier, deux de nos conducteurs ont été embarqués par la police bien qu’ils aient leurs cartes d’identité. Nous avons les images. Il faut que tout cela cesse. Nous sommes des frères”, a confié à Africaho le SG national du Collectif.
Toutefois, à l’occasion d’une rencontre, le mardi 15 octobre 2024, les responsables des transporteurs ont également saisi les autorités béninoises, notamment le ministre des Affaires étrangères Shegun Bakari et le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique Alassane Seidou. Selon nos informations, les autorités ministérielles ont rassuré les transporteurs et les conducteurs béninois que cette situation va s’améliorer dans les prochains jours.
Vers une diplomatie active entre le Bénin et le Niger
Le Bénin et le Niger ont traversé une période de crise diplomatique sans précédent. En effet, Niamey, qui a décidé de maintenir ses frontières fermées avec le Bénin, n’a pas digéré la déclaration faite par le président Patrice Talon suite au renversement de l’ex-président Mohamed Bazoum. Le patron de la Marina avait en effet affiché une posture intransigeante sur le retour aux affaires de Bazoum, quitte à employer des moyens militaires, conformément à la ligne directrice de la CEDEAO, qui s’apprêtait à dépêcher une armée régionale au Niger. Mais ce n’est pas tout. Le Niger accusait également le Bénin d’abriter sur son territoire des bases étrangères, sur lesquelles des terroristes seraient en formation dans le but de nuire à la stabilité du Niger.
Cependant, la nomination par le Bénin d’un nouvel ambassadeur à Niamey et sa réponse favorable à la demande d’agrément du diplomate nigérien, qui va bientôt prendre fonction à Cotonou, laissent transparaître un désir de renouer avec une diplomatie active entre les deux parties. Et pour ne pas en dire plus, le rétablissement des relations diplomatiques entre ces deux pays frères sera non seulement bénéfique pour le Bénin et le Niger pris individuellement, mais également et surtout pour la sous-région, qui a notamment besoin d’une union renforcée pour faire efficacement face aux défis actuels, notamment celui de la sécurité.
Il est bien regrettable ce qui arrive au camionneurs béninois, mais vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Officiellement le Bénin et le Niger 🇳🇪 n’ont rien d’officiel et le marché du transport béninois repose en grande partie sur les marchandises à destination du Niger 🇳🇪. Or les nigeriens en représailles aux comportements des dirigeants béninois ont demandé au camionneurs béninois de ne pas prendre leurs marchandises à destination du Niger 🇳🇪 primo pour leurs propres sécurité et secondo car les relations entre le régime actuel et le régime Talon n’est pas seine.
Au premier abord il était permis à quelques camions du Bénin de rentrer au Niger mais juste Niamey pour retourner, mais beaucoup font l’intérieur du pays en large concurrence pour les camionneurs du Niger 🇳🇪. Normal que les syndicats du Niger boudent.
Pour cela l’État pour décourager les béninois ont demandé de décharger systématiquement les camions du Bénin arrivé à Niamey, ceux d’entre eux qui veulent rester travailler au Niger doivent se conformer aux réglementations au Niger en faisant des plaques Niger 🇳🇪 pour que nos impôts et les affichages puissent bien se faire.
Je pense que cela est de droit.
Si les béninois ne sont pas encore conscient que la décision de leur gouvernement à rester en marge du développement du Niger fera en sorte qu’eux en partiront, moi je leur dis réveillez-vous et demandez à votre gouvernement pourquoi ils jouent mal contre le peuple frère du Niger.
Nous ne méritons tous pas cette situation. C’est en haut lieu et au Bénin le problème
Bonsoir M. Moussa. Merci de votre contribution !
Sieur Moussa, nous vous remercions pour l’intérêt que vous portez à notre média, Africaho. Bien, merci également pour votre commentaire. Je pense que les autorités des deux pays sont à pied d’œuvre pour la décrispation de cette crise qui perdure. Il s’agit notamment de la validation de la nomination du nouvel ambassadeur nigérien, Kakadé Bachiou au Bénin.