À Houéyiho 1, dans le 11e arrondissement de Cotonou, environ 15 hectares de terrain ont été déclarés d’utilité publique. Ainsi, plus de 260 ménages seront expropriés pour laisser place à une gare routière. Une décision municipale qui suscite incompréhension et inquiétudes.
Le quartier de Houéyiho 1 vit depuis quelques semaines dans une tension sourde. Et pour cause, un arrêté municipal en date du 25 septembre 2024, rendu public début février 2025, annonçant la démolition prochaine de plusieurs habitations, commerces et lieux de culte pour la construction d’une gare routière interurbaine. En effet, selon 24 Heures au Bénin, plus de 260 ménages sont concernés.
Ainsi, une annonce qui suscite inquiétude et indignation au sein des habitants du quartier. “ Pourquoi ne pas nous avoir consultés avant ? Tout ça est tellement brusque ”, s’indigne Bidossessi, fille d’un propriétaire du lot 1978 selon la même source. À 85 ans, son père, un ancien chauffeur, craint de ne pouvoir reconstruire. “J’ai tout donné pour cette maison. Que vais-je faire avec l’indemnité ? Le coût des matériaux est exorbitant aujourd’hui”.
La situation est d’autant plus complexe que certains habitants disent n’avoir reçu aucune notification officielle. C’est le cas de Serge, restaurateur. “ Moi, je n’ai rien reçu. Je n’ai entendu parler du projet que par les rumeurs. Qu’est-ce que je vais devenir si c’est vrai ? ”
Des démarches de dédommagement sont engagées, mais elles ne suffisent pas à apaiser les inquiétudes. Un fondateur d’école privée, installé depuis plus de vingt ans, déplore : “Ce n’est pas qu’une question d’argent. Il s’agit de l’avenir de mes élèves, de mon personnel. Recommencer ailleurs, c’est loin d’être simple”.
Le projet vise à désengorger Cotonou et améliorer le transport interurbain. “Force reste à la loi, mais on doit penser également à la paix sociale”, conclut Bidossessi, selon la même source.