Reckya Madougou, une opposante politique au Bénin, attire l’attention de la communauté nationale et internationale sur les conditions difficiles qu’elle endure en détention à la prison civile de Missérété. Dans une lettre ouverte adressée à tous, elle dénonce les violations de ses droits fondamentaux, notamment l’interdiction de passer des appels téléphoniques, de recevoir des examens médicaux et d’avoir accès à des informations.
« Dans quel état de droit un prisonnier est interdit de téléphoner même à ses enfants et à son médecin traitant quand il est souffrant, et sans tenir compte de la loi ? C’est ce que je suis la seule à endurer à la prison de Missérété. Je porte ma croix et je vous survivrai, grâce à Dieu quoi que vous m’infligiez comme supplice et humiliations. Le calvaire que je subis jour après jour est sans nom, au mépris de la demande de ma libération par le Groupe de Travail de l’ONU qui a déclaré ma détention triplement arbitraire. La véritable « sorcellerie », c’est de détenir aux forceps les opposants, les priver de leurs droits fondamentaux et tout tenter pour les museler afin qu’ils soient oubliés et abandonnés. Peine perdue. Vous entendrez parler de nous. Nonobstant l’ostracisme dont je suis pour ma part victime. Aucune injustice n’est destinée à être dissimulée longtemps sous le boisseau », a écrit l’ancienne ministre de la justice de Boni Yayi et candidate recallée à l’élection présidentielle de 2021.
Des traitements inhumains selon Reckya Madougou
Reckya Madougou décrit en effet, son calvaire carcéral comme étant sans précédent, soulignant que même les appels téléphoniques à ses proches et à son médecin lui sont refusés. Elle exprime également sa frustration face à cette situation injuste, déclarant que malgré les demandes répétées de libération et les déclarations du Groupe de Travail de l’ONU déclarant sa détention arbitraire, elle continue de souffrir en prison.
Sa lettre évoque de nombreuses difficultés rencontrées par Madougou, y compris le refus de sa demande d’examen médical pendant deux ans, et le traitement discriminatoire qu’elle subit par rapport aux autres détenus. Elle critique par ailleurs, le manque d’accès à l’information et aux loisirs, soulignant les privilèges accordés à certains détenus par rapport à d’autres.
Reckya Madougou a conclu dans sa lettre parvenue à Africaho, par un appel à la justice et l’expression de sa ferme détermination à survivre à cette épreuve. Malgré les violations de ses droits, elle dit rester résolue à défendre ses convictions et à lutter pour ses droits fondamentaux.