Bénin : Soumaïla Yaya revient sur le décès de Fayçal Ouorou et fait de nouvelles révélations

Touré Soulémane
Lecture : 5 min
Soumaila Yaya, Directeur Général de la Police Républicaine

Lors d’une rencontre tenue mardi 3 décembre 2024, avec les chefs d’unités de la Police républicaine du Borgou, Soumaïla Yaya, Directeur général de la Police républicaine (DGPR), est revenu sur les circonstances tragiques du décès de Fayçal Ouorou, un jeune étudiant de 25 ans. Ce dernier a perdu la vie après une intervention policière qui a mal tourné dans la nuit du 18 au 19 novembre 2024 à Parakou. Le DGPR a dénoncé l’usage disproportionné de la force et une tentative de dissimulation des faits par les policiers impliqués.

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Le Directeur général de la Police républicaine (DGPR), Soumaïla Yaya a apporté de nouveaux éléments sur l’affaire Fayçal Ouorou. Ce jeune homme de 25 ans a perdu la vie des suites d’une interpellation mal coordonnée par des forces de police lors d’une patrouille de routine à Parakou. Selon Soumaïla Yaya, Directeur général de la Police républicaine, plusieurs infractions graves ont été commises par les policiers en charge de l’intervention.

En effet, lors d’une séance tenue mardi 3 décembre 2024, avec les chefs d’unités de la Police républicaine du Borgou, le DGPR a pointé du doigt, l’usage excessif de la force comme l’une des premières commise par les agent de la police. « Ils étaient quatre. C’était disproportionné. Et mieux, ils se sont tous rués sur le jeune-homme », a précisé Soumaïla Yaya, faisant référence à l’action des policiers pendant l’arrestation. Selon ses propos, les policiers auraient agi de manière excessive en maîtrisant Fayçal de manière brutale.  « Certains tenaient ses jambes, d’autres ses pieds, et l’un était sur lui », a-t-il ajouté, précisant que ces aveux lui ont été faits par les policiers eux-mêmes selon Banouto.

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La déception du DGPR

Ainsi, Soumaïla Yaya a également exprimé sa déception face à l’incapacité de ses agents de la police à appliquer les techniques de contrôle adéquates, soulignant que Fayçal ne représentait aucun danger à ce moment-là. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la formation des policiers, notamment à travers des cours de rappel sur la maîtrise de l’adversaire sans recourir à la violence excessive.

Cependant, l’usage de la force n’est pas le seul problème soulevé par le DGPR. Il a mis en lumière une série d’actions visant à dissimuler l’incident. Selon lui, les policiers ont tenté de masquer la réalité des faits en déplaçant le corps de la victime après sa mort. « Ils ont dissimulé l’homicide involontaire en déposant le corps à un autre endroit », a-t-il révélé. Cette action constitue un recel de cadavre, une infraction grave. En outre, le DGPR a révélé qu’un faux bulletin de service et un procès-verbal tronqué ont été rédigés pour camoufler les véritables circonstances du décès.

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Un manque de transparence de la part des agents de police

Le manque de transparence a également été un point central du discours de Soumaïla Yaya. Le patron de la Police républicaine a dénoncé l’omerta qui a régné au sein de la hiérarchie policière, les informations n’ayant été remontées que tardivement. « Si les policiers avaient rendu compte à temps, peut-être que la situation aurait été mieux gérée », a regretté le DGPR.

Toutefois, ces révélations ont conduit à l’ouverture d’une enquête interne et des sanctions disciplinaires sont en cours contre les policiers impliqués. Soumaïla Yaya a précisé que les mesures prises pourraient aller jusqu’à la radiation des agents incriminés, un point également soulevé par le ministre de l’Intérieur, Alassane Séïdou, lors d’une réunion du 26 novembre 2024 avec le haut commandement de la Police républicaine.

Par ailleurs, rappelons que l’incident, selon les informations communiquées par le procureur de la République, Alain Raoul Agboton, a débuté lorsque les policiers ont ordonné à Fayçal Ouorou de remettre son téléphone portable pour une fouille. Après un refus catégorique de la part du jeune homme, les forces de l’ordre ont usé de violence à son égard, ce qui a conduit à sa tragique disparition.

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