Bénin: Théodore Holo indique la voie pour la libération de Reckya Madougou et Joël Aïvo

Paul Danongbe
Lecture : 4 min

L’ancien président de la Cour constitutionnelle, Théodore Holo, s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité au Bénin notamment la question de la libération de Joël Aïvo, Reckya Madougou et toutes les autres personnes incarcérées à l’occasion de la présidentielle 2021.

 

Ad imageAd image

Entre amnistie et grâce présidentielle, Théodore Holo fait son choix en ce qui concerne le mécanisme par lequel, Joël Aïvo et Reckya Madougou pourraient recouvrer leur liberté. Invité de Peace Fm, dimanche 20 août 2023, l’ancien président de la Cour constitutionnelle, a répondu à la question sur l’opportunité d’une loi d’amnistie pour libérer les deux opposants et toutes les autres personnes interpellées et emprisonnées par la justice béninoise pour des faits liés à l’élection présidentielle d’avril 2021 qui a notamment consacré le second mandat du président Patrice Talon à la tête du pays. « C’est l’amnistie qui est le plus indiqué. L’amnistie efface la peine. Ça ne figure plus au casier judicaire. La grâce interrompt l’exécution de la peine, mais n’efface pas la peine qui demeure au casier judiciaire.  Donc le mieux indiqué c’est l’amnistie de mon point de vue », a laissé entendre Théodore Holo.

Lire aussi :  Bénin : 07 présumés cybercriminels arrêtés à Parakou

LIRE AUSSI: Bénin: Théodore Holo donne sa lecture sur l’intervention militaire au Niger

Décrispation du l’atmosphère sociopolitique

Selon le magistrat, la libération de Madougou, Aïvo et autres va contribuer à la décrispation de l’atmosphère socio-politique. « Ceux qui sont en prison ont des amis, des familles. Quelques fois les familles sont disloquées, il faut en tenir compte. Et ceux là ont des familles, des sympathisants qui ont des positions hostiles au pouvoir qui crée cette condition difficile à leur fils, frères, parents et amis », a expliqué l’universitaire à la retraite.  « Pour préserver la paix, il faut que les gens recouvrent leur liberté », a-t-il insisté.

Candidats face à Patrice Talon, lui-même, alors, candidat à sa propre succession pour un second mandat, l’ancienne ministre et le constitutionnaliste, ont été recalés à l’élection présidentielle de 2021 pour défaut de parrainage. Reckya Madougou sera condamnée en décembre par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CREIT) à 20 ans de prison pour financement du terrorisme. Joël Aïvo quant à lui, a été condamné par la même juridiction à 10 ans de prison pour blanchiment de capitaux et complot contre l’autorité de l’Etat. Les deux personnalités ont rejeté les faits lors de leur procès.

Lire aussi :  Budget 2025 : Abdoulaye Bio Tchané dévoile les priorités de son ministère

LIRE AUSSI: Bénin: le gouvernement interpellé sur les conditions de détention de Joël Aïvo

Dès lors, les avis au sein de l’opinion publique étaient bien partagés. Les uns – du camp de Patrice Talon – ont trouvé que les faits à la charge des deux opposants sont bien vérifiés tandis que d’autres – du camp de l’opposition – dénoncent des condamnations politiques. Les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi ont par ailleurs, réclamé leur libération. Le parti d’opposition Les Démocrates, minoritaire à l’Assemblée Nationale, a annoncé pour sa part, une proposition de loi dans ce sens. Le contenu de cette proposition a été dévoilé fin mars 2023 lors d’une conférence de presse des leaders du parti.

Partager cet article
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *