Annoncée il y a quelques semaines lors d’une sortie médiatique, la volonté du chef de l’État d’offrir un nouveau cadre aux députés ayant quitté Les Démocrates n’est plus une simple intention. Les six élus concernés apparaissent bel et bien sur les listes de l’Union progressiste le Renouveau et du Bloc républicain pour les législatives de janvier 2026.
Politique béninoise : la parole de Patrice Talon passe des déclarations aux actes
Il arrive que la politique surprenne. Pas par un coup d’éclat, mais par une suite logique d’événements qui ramènent les mots à leur sens premier. On se souvient encore de la dernière sortie du Président Patrice Talon, lorsqu’il évoquait, presque avec un air de confidence, la crise qui secoue Les Démocrates. Il parlait de ces députés qui n’arrivaient plus à faire entendre leur voix et qui avaient choisi de s’en aller, la tête haute, mais sans certitude sur la suite.
Le chef de l’État avait sans langue de bois fait savoir qu’il ne voulait pas que « leur idéal meurt ». Beaucoup y ont vu une formule, peut-être une manière élégante de commenter l’actualité politique. Et pourtant, au fil des semaines, on s’est rendu compte que le message n’était pas qu’une belle phrase glissée dans un micro.
Les faits ont suivi. Aujourd’hui, les six députés sortants ont trouvé place au sein de la mouvance présidentielle. Deux au Bloc républicain et quatre à l’Union progressiste le Renouveau. Ce n’est pas rien, surtout à la veille d’une élection aussi importante que les législatives de 2026. Cela montre que la porte annoncée n’était pas imaginaire. Elle était réellement ouverte.
Leurs positionnements
Quand on regarde les listes, on voit que tout a été fait avec soin. Dans la 19ᵉ circonscription, Michel François Sodjinou est deuxième titulaire, juste derrière Sofiath Schanou, tous du Bloc Républicain. Dans la 16ᵉ , Constant Nahum, désormais membre du Bloc Républicain, est aussi deuxième titulaire derrière Chantal Ahyi.
Joël Godonou remet son siège en jeu dans la même circonscription, cette fois comme deuxième titulaire, derrière le maire de Cotonou, Luc Atrokpo. Les deux appartiennent à l’Union Progressiste le Renouveau. Dans la 15ᵉ circonscription, Léansou Do Régo est deuxième titulaire, et Dénise Hounmènou occupe le siège réservé aux femmes. Enfin, Chantal Adjovi retrouve sa circonscription de 2023 sur le poste féminin, cette fois sous la bannière de l’UPR.
Alors, qu’en est-il de ce repositionnement pour la mouvance, l’opposition et les électeurs ? Ne s’agirait pour certains, d’un renfort qui tombe à point nommé ; pour d’autres, peut-être d’un coup dur de plus dans une période déjà compliquée ? Et pour les électeurs, ne serait-ce pas le signe que la recomposition politique se joue parfois en silence, au détour d’une phrase ou d’un geste dont on ne mesure la portée que plus tard ? Quoi qu’il en soit, les prochains jours nous édifieront.
