Face à l’évolution de la pandémie du VIH/SIDA et à la nécessité de renforcer le cadre juridique, députés béninois et cadres parlementaires participent, depuis lundi 30 juin 2025 à Grand-Popo, à un atelier de sensibilisation. C’est une initiative de l’IPaB et le PSLS, avec le soutien de l’ONU/SIDA.
Réunis à Grand-Popo, les membres des commissions permanentes de l’Assemblée nationale et des responsables administratifs parlementaires du Bénin prennent part à un atelier stratégique de briefing sur le VIH/SIDA. Organisée par l’Institut parlementaire du Bénin (IPaB) et le Programme Santé de Lutte contre le Sida (PSLS), cette rencontre de haut niveau, appuyée par l’ONU/SIDA, vise à « faire le point sur la pandémie et évoquer la nécessité de réviser la loi n°2005-31 du 5 avril 2006 », devenue obsolète.
Au nom du président Louis Vlavonou, l’honorable Victor Topanou, président de la Commission de l’Éducation, a ouvert les travaux en saluant « un besoin pressant d’informations sur les données préoccupantes du VIH/SIDA », dans un contexte marqué par le recul de la mobilisation mondiale en raison de la pandémie de la COVID-19. Il a souligné que « la volonté politique et le suivi du chemin des droits ne sauraient être une réalité sans une forte implication des députés ».
Une réforme rapide
Dr Diallo Yayé Kanny, Directrice-pays de l’ONU/SIDA, a plaidé pour une réforme rapide : « Au-delà des échanges sur les nouvelles données de la pandémie, cette rencontre vise à faire part des défis à relever, notamment la révision de la loi en vigueur, devenue inadaptée aux réalités actuelles. » Elle a appelé les parlementaires à se pencher « avec diligence sur la nouvelle mouture qui leur sera transmise ».
Du côté du gouvernement, Dr Anita Wadagni, représentant le ministre de la Santé, a présenté les objectifs de la réforme attendue : « renforcer la protection des droits des personnes vivant avec le VIH/SIDA ; garantir un accès équitable aux soins ; lutter contre la stigmatisation ; et encadrer les responsabilités des divers acteurs publics et privés dans la riposte nationale ». Elle a précisé que ce texte s’inscrit « dans une vision humaniste, inclusive et résolument moderne de la santé publique ».
Le Parlement a affirmé son rôle…
Dr Romaric Akpovo, directeur adjoint de l’IPaB, a rappelé que « le Parlement a solennellement affirmé son rôle dans la lutte contre le VIH/SIDA depuis avril 2006 », et a exprimé sa gratitude envers les partenaires et les députés présents à l’atelier.
Le tableau épidémiologique actuel reste préoccupant, malgré les efforts. « Le taux de prévalence chez les adultes de 15 à 49 ans est de 0,7 % en 2024, mais il atteint des niveaux 5 à 10 fois plus élevés dans certaines régions et populations clés », a souligné Dr Wadagni, selon le compte rendu du Parelement. Dr Diallo Yayé Kanny a précisé que « la riposte au VIH reste insuffisante » : entre 2010 et 2023, « les nouvelles infections n’ont diminué que de 46 % et les décès liés au Sida de 55 %, loin des 75 % escomptés ».
Par ailleurs, trois communications suivies de débats permettront aux parlementaires de s’approprier les enjeux et d’amorcer, dans les semaines à venir, une révision attendue de la loi pour une riposte plus efficace et plus juste face au VIH/SIDA au Bénin.