Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 5 février 2025, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji, a réagi aux critiques formulées par l’ancien président du PRD, Adrien Houngbédji. Ce dernier avait remis en question plusieurs réformes mises en place par le gouvernement actuel le 31 janvier dernier.
Lors d’une cérémonie de présentation de vœux organisée le 31 janvier 2025, le patriarche politique, Adrien Houngbédji avait appelé à libération des prisonniers politiques et le retour des exilés. A cette occasion, il n’a pas manqué de formuler des critiques sur la gestion du Président Talon, indexant notamment la politique de l’exclusion de l’actuel Chef de l’Etat.
En effet, dans sa réponse, mercredi 5 février, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji a d’abord rappelé qu’Adrien Houngbédji faisait partie des pionniers dans la réflexion sur les réformes nécessaires pour le pays. “C’est lui qui, parmi les tout premiers au sein de la classe politique béninoise, avait fait le diagnostic et osait publiquement affirmer la nécessité de faire des réformes d’envergure, notamment au plan de la vie partisane”, a-t-il indiqué selon Banouto.
Le Bénin était un pays “fragmenté”
Ensuite, il a également précisé que Adrien Hougbédji avait souligné, dès son époque, que le Bénin était un pays “fragmenté, descendu de son piédestal”, nécessitant des actions ambitieuses pour sa réhabilitation.
Cependant, Wilfried Houngbédji a nuancé les propos d’Adrien Houngbédji, en reconnaissant la légitimité de ses « mélancolies ». “Même les changements les plus souhaités ont leur mélancolie”, a-t-il reconnu, tout en ajoutant que cela ne remettait pas en cause la portée des réformes. “Ce n’est pas parce qu’il serait apparu des mélancolies sur le chemin que les réformes auraient perdu de leur substance, de leur vertu”, a-t-il insisté.
Une déclaration qui conforte la liberté d’expression au Bénin, selon le porte-parole
Le porte-parole du gouvernement a ensuite exprimé des doutes sur le « timing et les objectifs » de la prise de position de l’ancien patron du Parlement béninois, notamment face à “ l’ampleur de la transformation positive” qu’a connue le pays ces dernières années. Il a ajouté que cette déclaration conforte, selon lui, la liberté d’expression au Bénin, soulignant que “même quand on est de la mouvance, on peut, à un moment ou à un autre, dire ce que l’on pense”. Toutefois, il a insisté sur le fait que de telles interventions doivent “être justifiées et prises dans leur contexte”.
Enfin, Wilfried Léandre Houngbédji a rappelé que le PRD a fusionné avec l’Union progressiste pour donner naissance à l’Union progressiste le Renouveau, l’un des partis de la majorité présidentielle. Une évolution politique marquante qui témoigne de la dynamique actuelle au sein du paysage politique béninois.