La publication de la liste électorale provisoire en Côte d’Ivoire fait objet de polémique au sein de la classe politique. Après le PPA-CI de Laurent Gbagbo, c’est au tour du Cojep de Charles Blé Goudé et du RHDP, parti au pouvoir, de se prononcer sur les irrégularités constatées et l’absence de certaines figures majeures du paysage politique ivoirien.
Face à la presse ce mercredi, Me Serge Ouraga, porte-parole du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), a dénoncé des « irrégularités flagrantes » dans la liste électorale provisoire affichée par la Commission électorale indépendante (CEI). Selon lui, plusieurs anomalies ont été relevées, notamment des modifications inexpliquées des lieux de vote par rapport aux centres d’enrôlement et la présence de personnes décédées dans certaines circonscriptions.
L’absence de Charles Blé Goudé sur cette liste électorale ne surprend pas son parti, qui y voit une « injustice » et une « volonté d’exclusion » orchestrée par le pouvoir. « Il ne faut pas que le pouvoir en place donne l’impression qu’il se choisit ses adversaires. C’est un mauvais message envoyé à la population« , a déclaré Me Ouraga, exprimant l’espoir que ces irrégularités soient corrigées.
Le RHDP annonce un congrès
De son côté, le RHDP annonce un congrès en mai en vue de l’investiture d’Alassane Ouattara comme candidat à la présidentielle. Le président ivoirien ne s’est toujours pas prononcé sur sa candidature. Quant aux accusations portées par l’opposition, le porte-parole du parti, Kobenan Kouassi Adjoumani, a appelé ses adversaires à fournir des preuves dans le cadre de la phase de contentieux électoral. « La liste électorale soulève tellement de débats passionnés, voire des fantasmes du côté de l’opposition« , a-t-il réagi.
Par ailleurs, le mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS) de Guillaume Soro a exigé la réintégration de son leader sur la liste électorale, s’appuyant sur une décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP).
Enfin, en signe de protestation, les députés du PPA-CI ont quitté l’hémicycle de l’Assemblée nationale mercredi, pour dénoncer l’exclusion de Laurent Gbagbo de la liste électorale provisoire, à quelques mois de la présidentielle d’octobre 2025.