Boni Yayi ne voit pas d’un bon œil la création d’un Sénat au Bénin. Dans une déclaration publiée ce lundi 3 novembre, l’ancien Chef d’Etat a indiqué que la création d’un Sénat au Bénin n’est ni opportune ni légitime.
La proposition de loi portant révision de la constitution béninoise ne reçoit pas le soutien de Boni Yayi, ancien président de la République. Sur sa page Méta, l’ex-dirigeant a dénoncé une initiative qui ne va pas dans le sens du renforcement de notre démocratie. Elle s’inscrit dans un climat d’exclusion qui fragilise la cohésion sociale et compromet la sérénité du débat républicain, indique Boni Yayi.
En effet, pour l’ancien Chef de l’Etat, la « création d’un Sénat n’est ni opportune ni légitime». Elle constitue, selon lui, une initiative antidémocratique, contraire aux principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs et au bon fonctionnement de nos institutions. « Sa composition soulève de sérieuses interrogations, tout comme ses attributions et sa fonction, qui paraissent conçues pour servir un seul homme, ignorant l’intérêt général », poursuit-il.
Par ailleurs, le leader du parti Les Démocrates ne souhaite pas siéger au sein de cette future chambre haute et appelle les députés de son parti à voter contre le texte. Ce Sénat devrait rassembler des anciens Chefs d’Etat, ex-présidents de la Cour constitutionnelle et de l’Assemblée nationale entre autres. Porteurs de la proposition de loi, Assan Séibou et Aké Natondé ont justifié leur initiative par la nécessité de doter le Bénin d’une Sénat afin de renforcer l’architecture institutionnelle du pays.
Déclaration de Boni Yayi
Déclaration de Thomas Boni Yayi, ancien Président de la République du Bénin
Par la presse j’ai été informé du dépôt à l’assemblée nationale d’une proposition de loi modificative de la Constitution. Elle vise à créer une institution appelée Sénat. Cette initiative ne va pas dans le sens du renforcement de notre démocratie. Engagée sans consensus national, elle s’inscrit dans un climat d’exclusion qui fragilise la cohésion sociale et compromet la sérénité du débat républicain.
La création d’un Sénat n’est ni opportune ni légitime. Elle constitue une initiative antidémocratique, contraire aux principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs et au bon fonctionnement de nos institutions. Sa composition soulève de sérieuses interrogations, tout comme ses attributions et sa fonction, qui paraissent conçues pour servir un seul homme, ignorant l’intérêt général.
Je ne saurais en aucun cas faire partie de cette institution comme membre de droit ni cautionner un tel projet, dont le dessein véritable semble être de modifier la nature même de notre régime politique . Une telle dérive institutionnelle met en péril les acquis démocratiques chèrement obtenus par le peuple béninois au prix de tant de sacrifices.
J’en appelle avec gravité aux députés du parti Les Démocrates à rejeter cette proposition de révision constitutionnelle portant création du Sénat. En agissant ainsi, les 22 députés LD honoreront leur serment d’artisans de la restauration de la démocratie au Bénin, à cette dernière session ordinaire de la 9ᵉ législature.
Par leur minorité de blocage, ils auront le mérite de rendre la parole au peuple, seul souverain légitime, à travers la voie référendaire — expression suprême de la volonté nationale.
Ensemble, défendons notre République, notre démocratie et notre unité nationale. Refusons toute altération de l’équilibre institutionnel qui menace notre vivre-ensemble et l’avenir de notre Nation.
Ensemble sauvons la patrie.
Dieu bénisse le Bénin.
			