Budget 2025 en France : une « contribution exceptionnelle » demandée aux grandes entreprises

Casimir Vodjo
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Michel Barnier, Premier ministre de la France

Le gouvernement français a présenté en Conseil des ministres ce jeudi, le projet de budget pour l’année 2025, qui comprend plusieurs mesures fiscales ambitieuses pour réduire le déficit public. Les ménages les plus fortunés et les entreprises enregistrant des bénéfices massifs seront particulièrement visés par ces réformes.

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Face à un déficit qui devrait atteindre 5,5% du PIB et une dette nationale frôlant les 3228 milliards d’euros, l’exécutif français s’est engagé à mettre en place une série de mesures fiscales pour rétablir les comptes de la nation. C’est ce qui ressort du projet de budget pour 2025, dévoilé jeudi soir par le gouvernement français. Les ménages les plus aisés et les grandes entreprises se trouvent au centre des réformes.

Dans le cadre du budget 2025, les foyers les plus aisés devront s’acquitter d’une « contribution exceptionnelle » pendant trois ans, garantissant un taux d’imposition minimum de 20%. Cette mesure, expliquée par Matignon, vise à éviter les stratégies d’optimisation fiscale des plus grandes fortunes. Ce prélèvement temporaire traduit la volonté du gouvernement de « partager l’effort » pour la réduction du déficit.

Les grandes entreprises mises à contribution

Les entreprises réalisant des bénéfices supérieurs à un milliard d’euros en 2024 seront également soumises à un taux d’imposition plus élevé. Pour celles dont le chiffre d’affaires dépasse trois milliards d’euros, le taux passera à 36%, et à 30% pour les entreprises ayant un chiffre d’affaires compris entre un et trois milliards. Cette réforme, qui devrait permettre de récolter 8 milliards d’euros dès 2025, sera toutefois allégée dès 2026, avec des taux respectivement ramenés à 30% et 28%.

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Le gouvernement a également confirmé le report de l’indexation des retraites sur l’inflation, désormais prévue pour juillet 2025, ce qui permettra une économie de 3,8 milliards d’euros. D’autre part, 4000 postes d’enseignants seront supprimés à la rentrée prochaine, en raison de la baisse des effectifs scolaires. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a toutefois souligné que des moyens supplémentaires seront alloués aux secteurs régaliens, notamment la Justice et les Armées, pour renforcer la sécurité nationale.

Hausse des coûts de l’énergie et de la fiscalité automobile

Du côté de l’énergie, une hausse des prix de l’électricité a été annoncée, avec une prévision du coût du mégawattheure (MWh) atteignant environ 50 euros. Les automobilistes, eux, devront faire face à une augmentation de la fiscalité sur les véhicules les plus polluants. Le secteur aérien n’est pas en reste, avec une réévaluation de la taxe sur les billets d’avion, dont les modalités exactes seront dévoilées après consultation des acteurs du secteur.

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Ce projet de budget intervient alors que la France fait l’objet d’une procédure pour déficit excessif lancée par l’Union européenne, en compagnie de six autres pays. Le pays a dépassé la limite du déficit public fixée à 3% du PIB par Bruxelles. Pour le chef du gouvernement, la dette représente une menace majeure pour la stabilité du pays. Il s’est engagé à réduire le déficit à 5% en 2025, avec l’objectif de passer sous le seuil des 3% d’ici 2029.

Avec ce budget, l’État promet de poursuivre une réduction drastique de ses dépenses, tout en sollicitant davantage les entreprises prospères et les contribuables les plus fortunés. Cependant, la question de savoir si ces réformes suffiront à remettre la France sur les rails financiers reste ouverte, au vu des défis économiques mondiaux et de l’endettement massif du pays.

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