Au Burkina Faso, deux journalistes, membres de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Guezouma Sanogo et Phil Roland Zongo ont retrouvé la liberté ce lundi 21 juillet après quatre mois de réquisition forcée. Ils avaient été arrêtés en mars dernier, à la suite de critiques contre les médias d’État.
Guezouma Sanogo, président de l’AJB, et Phil Roland Zongo, journaliste pour la radio privée Femina Fm, ont tous deux, retrouvé la liberté après plusieurs mois de détention. En effet, ils ont été arrêtés les 23 et 24 mars 2025 par des agents de l’Agence nationale de renseignement (ANR), alors qu’ils venaient de dénoncer le traitement partial de l’actualité par les médias publics au Burkina Faso, notamment la RTB (Radio-Télévision du Burkina) et l’Agence d’information du Burkina (AIB).
Quelques jours après cette prise de parole, l’AJB a été dissoute par décret pour « non-conformité à la législation en vigueur sur les associations », indique RFI. Ensuite, les deux journalistes ont ensuite été enrôlés de force et affectés à Fada N’Gourma, une région dangereuse de l’est du pays en proie à de fréquentes attaques djihadistes du groupe JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans).
Une libération saluée mais incomplète
Après quatre mois de silence et d’inquiétudes, les deux confrères ont enfin pu regagner leurs domiciles. Leur libération intervient quelques jours seulement après celle de deux journalistes de la chaîne BF1, également arrêtés.
Cependant, malgré ces libérations, l’inquiétude demeure au sein de la profession comme partout en Afrique ces derniers temps. En effet, plusieurs autres journalistes sont toujours portés disparus. C’est notamment le cas de Serge Oulon, journaliste d’investigation reconnu, enlevé chez lui à Ouagadougou le 24 juin 2024, le premier journaliste burkinabè à avoir été enlevé par les autorités, selon le médias français.